C’est en présence d’une pléiade de spécialistes, de chercheurs que le 2e Colloque international sur l’aménagement linguistique de tamazight a eu lieu, hier à Tipaza. Lors de l’allocution d’ouverture des travaux, Boubeker Benbouzid, ministre de l’Education nationale a souhaité à l’assistance un bon déroulement des travaux, tout en souhaitant que le colloque réponde aux exigences de l’heure. Abderrezak Dourari, directeur du Centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight a insisté sur la nécessité de définir les objectifs de cet enseignement. Ainsi, l’orateur a indiqué que l’enseignement de tamazight depuis 12 ans doit connaître des objectifs comme, a-t-il cité, » est ce que l’enfant est conscient de son devenir en étudiant tamazight ? « . Une question des plus pertinentes que pose le directeur du CNPLET, dans la mesure où ceux qui ont préparé des diplômes en tamazight se retrouvent la plupart du temps sans emplois précis. Par ailleurs, M. Dourari s’est interrogé sur le pourquoi de l’absence d’autres matières dans l’enseignement de tamazight à l’instar de la géographie, qui est, une définition des noms (la toponymie). Sur le plan pratique, M. Dourari a posé la problématique de l’enseignement de la langue amazighe pour les berbérophones. Une question qui mérite des réponses fiables, car il serait dérisoire de clamer tamazight langue nationale, d’un côté et de l’autre, ne chercher aucune méthode adéquate pour l’enseigner aux non berbérophones.
Pour la journée d’hier, des interventions de spécialistes sont attendues par les participants. Med Salah Ounissi de l’université de Batna, traitera le problème de » la langue amazighe et de sa littérature « . De son côté, le docteur Lounaouci plaidera pour » l’enseignement polynomique de Tamazight « . Outre ces interventions, Michel Quitout, de France abordera le problème de » l’aménagement de l’amazighe en Algérie, entre le politique et le linguistique « . Nadia Berdous, de l’université Tizi Ouzou, s’interroge quelles normes de tamazight enseigne-t-on à l’écrit ? D’autres lectures et analyses de portée scientifique sont attendues lors des deux autres jours du colloque, espérons de notre part que ces rencontre donneront place à plus de lucidité et savoir loin des chuchotements politiciens qui entourent tamazight.
M. Mouloudj