Grogne des étudiants du département de psychologie

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Durant la journée de ce dimanche, la grogne semble atteindre son paroxysme au département de psychologie de l’université Mouloud-Mammeri, après avoir épuisé toutes les voies du dialogue avec l’administration. Selon de nombreux étudiants, ces derniers sont passés à la vitesse supérieure en procédant carrément à la fermeture de l’administration. Des attroupements d’étudiants s’emparent de toutes les esplanades.

En effet, soucieux, les étudiants du département de psychologie vont même jusqu’à exiger le départ du chef de se département et de son adjoint car, selon eux, l’administration a non seulement du mal à tenir ses engagement mais elle est incapable de satisfaire la plus simple des revendications. Quant à leurs conditions pédagogiques longtemps décriées elles ne semblent même pas figurer parmi les préoccupations majeures des responsables concernés.

Rassemblés devant le bloc pédagogique abritant l’administration du département, la foule des étudiants proclamait tout haut le départ du chef de département aux cris qui fusaient de partout “Bentounès Barra !”

Par ailleurs, on peut lire sur une affiche placardée devant l’enceinte du département, parmi les revendications émises par les étudiants, l’amélioration du service de la bibliothèque, l’enrichissement du fonds documentaire… Outre ces revendications, une pétition est actuellement en cours de finalisation afin d’exiger que l’enseignement des programmes soit dispensé en langue française, selon bien sûr nos interlocuteurs étudiants. Cette revendication a déjà fait couler beaucoup de salive au sein du département depuis sa création

“Cette revendication représente un des enjeux car si pour certains elle fait partie du cours normal des choses pour d’autres elle représente un danger : elle est perçue comme une menace à leur existence professionnelle au sein du département”, nous rétorque un enseignant qui souhaite garder l’anonymat, tout en ajoutant qu’un grand nombre de ses collègues, rongés apparemment par un archaïsme linguistique s’inquètent pour leur devenir, alors qu’ils ne sont aucunement en mesure d’assurer “un SMIG pédagogique” en langue française.

“C’est plus que cela car nous avons des chargés de cours, des maître assistants qui ne peuvent pas faire la distinction entre le féminin et le masculin. N’est-ce pas un drame ?”, ironise un étudiant en fin de cycle.

Au demeurant, ce dernier n’a pas manqué de nous révéler que lors d’une discussion avec une enseignante qui avait la malchance de vouloir exceller en langue française, celle-ci s’était ridiculisée en désignant “le” comité pédagogique par “la” comité.

Tel est donc le niveau linguistique de nos références au sein du département de psychologie.

“Comment voulez-vous avoir un enseignants de qualité avec toute ces aberrations ? s’interroge encore cette autre future psychologue, en troisième année.

Selon l’avis de nombreux autres observateurs, la grogne actuelle était prévisible depuis un bon bout de temps d’autant plus que le département est mis dans une situation dramatique. En effet, tous les repris d’antan sont jetés aux calendes grecques, nous dit-on encore. Lorsque l’incompétence rime avec l’insouciance et alors que le marasme s’installe, la situation ne peut être que fatale.

Arguant dans le même sens, d’autres observateurs préfèrent engager la responsabilité de ceux qui, on ne sait pour quel dessein, ont préféré nommer les responsables actuels à la tête du département alors que des compétences certaines existent parmi les enseignants.

A l’université Mouloud-Mammeri, l’atmosphère est donc tendue mais elle n’est point une nouveauté pour les habitués. Depuis son ouverture, elle a connu beaucoup d’autres plus graves. Tous les mouvements de contestation sont reconduits chaque année et pour les même raisons.

Jusqu’à dimanche soir, les étudiants maintenaient la cadence. Ils se sont donné le mot d’ordre pour continuer leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Le spectre d’une année blanche n’est pas à écarter. Il plane déjà sur l’université.

Y aura-t-il un écho favorable aux doléances de nos futurs cadres ? La sonnette d’alarme est déjà tirée. Pour l’institut, c’est l’expectative.

Essaid n’Aït Kaci

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