Quel avenir pour le FFS ?

Partager

S’il y a un parti politique qui se caractérise par des “innovations” et autres sorties plus ou moins fracassantes pour meubler le paysage politiques, c’est bel et bien le plus vieux parti de l’opposition en l’occurrence le FFS de l’historique Hocine Aït Ahmed.

Ce dernier qui est à des années lumières de la réalité algérienne depuis son installation définitive de côté du lac Léman en Suisse, a non seulement mis en péril l’existence même de son parti en intronisant à tort et à travers des apprentis sorciers à la tête du secrétariat national. Il fait aujourd’hui la sourde oreille aux doléances des militants sincères et dévoués au FFS à la veille des élections locales du 29 novembre de l’année en cours.

Tous les jours que Dieu fait, des nouvelles de frondes sont signalées ça et là particulièrement à Tizi-Ouzou où le FFS à un ancrage historique depuis sa création.

La grogne qui gagne plusieurs localités à l’échelle de wilaya à l’instar d’Azeffoun, Aït Mahmoud et Abi Youcef qui accusent le fédéral Tizi Ouzou ainsi que le premier secrétaire national d’avoir modifié honteusement et frauduleusement les listes pour servir des ambitions personnelles démesurées et bassement matérielles. Cet état de fait démontre, on ne peut mieux, la clochardisation du FFS eu égard aux multiples dérapages des nouveaux cadres du parti. L’incompétence de ces derniers a mis à nu leurs véritables intentions, à savoir le démembrement du parti ainsi que sa disparition pure et simple de la scène politique.

La confection à huis clos des listes a exacerbé plus d’un parmi les militants qui croient toujours aux principes démocratiques ayant caractérisé la démarche du FFS auparavant. Ces procédés staliniens propres à l’ex-parti unique des années 70 montrent si besoin est qu’au FFS la culture de la dictature a de beaux jours devant elle. La chef-lieu de wilaya qui se trouve au centre de toutes les convoitises électoralistes se focalise actuellement sur la gestion désastreuse du maire sortant (FFS) et néanmoins candidat qui n’a jamais fait l’unanimité auprès de ses concitoyens encore moins du côté de ses pairs du parti.

Les dernières inondations qu’a connu Tizi-Ouzou ont mis à nu son incompétence. Connaît-il un plan anti-inondations pour préserver la vie de ses administrés. Ce n’est pas des cadres valeureux et compétents qui manquent au FFS, bien au contraire, c’est la commission de candidatures qui fait défaut au sein de ce parti qui nous a habitués à de meilleurs choix de candidats à la tête des municipalité à l’image de Mohand-Cherif Aït Ahmed lequel a eu l’insigne honneur de gérer la commune de Tizi-Ouzou au plus fort des douloureux évènements du Printemps noir avant que le gouvernement d’Ahmed Ouyahia ne freine cet élan patriotique du maire de Tizi-Ouzou en “avalisant” la dissolution des APC suite au deal passé avec l’Arouch.

Direction du FFS a “décidé” de le “dégommer” de la liste des candidats aux prochaines élections locales. Cette démarche plus ou moins incongrue a provoqué un tollé général à Aït Yanni où un élan de solidarité instantané et sans précédent en faveur de M. Tabeche fut tout simplement déterminant pour la suite des évènements car tenez-vous bien, le FFS sera le grand absent dans cette région de Kabylie connue pour être un bastion de la culture par excellence.

Le saccage du siège de la fédération du parti à Tizi-Ouzou par les militants est la parfaite illustration de la crise que traverse le FFS.

La mise a l’écart de certains cadres valeureux qui ont redynamisé le parti dès 1989 explique à elle seule la violence organique qui s’est emparé de la direction actuelle à Hydra. Que sont devenus les dizaines d’étudiants formés au FFS ? Que sont devenus les professeurs Hanifi, Daoud et Ben Chikh, les docteurs Khelil et Amar Taleb. Où sont les Bouhadef, Leghima, Ben Sebaâ, Lahlou, Achab, Aïchaoui et Djamel Zenati qui fut directeur de campagne présidentielle de Hocine Aït Ahmed. Avec le temps le FFS s’est spécialisé dans la transhumance politique à l’image de la liste électorale d’El Biar à Alger qui est composée de transfuges d RCD sans compter les cadres et militants du FFS qui ont rejoint d’autres formations politiques… et les exemples sont légion.

Depuis que le FFS a pris les commandes de l’APC de Tizi-Ouzou, aucun maire démocratiquement élu par la population n’est allé au bout de son mandat à l’exemple de Tahar Si Amour, Omar Cherrak et Rezki Ben Salem. Ce qui démontre les coups de force et les basses manœuvres qui caractérisent ce parti, ce qu’a fait aussi le maire sortant en poussant son prédécesseur vers la porte de sortie d’une manière humiliante maquillée en démission. Le passé historique de Si l’Hocine ainsi que son charisme et sa perspicacité intellectuelle devront peser sur le choix des hommes appelés à gérer les affaires du FFS.

Aujourd’hui c’est tout le contraire qu’on remarque aussi bien au niveau du secrétariat national qui est devenu la chasse gardée d’une bande d’arrivistes qu’à l’échelle locale où des luttes intestines font rage au grand dam de la base militante.

Les frasques du maire sortant de Tizi Ouzou qui ont fait les choux gras de la presse locale (voir la Dépêche de Kabylie du 22 octobre) ne sont pas faites pour arranger les “affaires” de cet élu-candidat qui a toujours versé dans le populisme en puissant dans les deniers publics à des fins électoralistes.

La raison aura voulu qu’une commission de sages (ce qui ne manque pas au parti) travaille dans la transparence, selon les directives démocratiques qui ont fait les bases de la création de FFS. Hélas aujourd’hui on assiste à une déliquescence préméditée du parti sans que personne ne lève le petit doigt, hormis quelques voix étouffées qui par décence n’ont pas voulu porter “le linge sale” sur la place publique pour des raisons strictement personnelles et familiales. Il y a le feu dans la maison-FFS car des gens malintentionnées ne ménagent aucun effort pour détruire tout ce qui reste de noble et d’authentique au parti.

Actuellement nous assistons à un simulance de campagne électorale par le fait que plusieurs formations politiques en lice aux élections locales broient du noir à commencer par le RCD qui accuse un déficit moral et une confiance mitigée concernant les candidats postulant à la magistratures municipale, idem pour le FLN dont la tête de liste ne fait plus l’unanimité au sein de ses rangs, même topo au RND dont la composante de liste est dit-on contesté par la base.

En tout état de cause la course à la municipalité reste tributaire des arguments des différents états-majors des partis en lice, qui au demeurant n’ont jamais proposé des solutions de rechange, bien que la majorité des postulants soient des ex-élus à l’APC, à l’image des indépendants qui ont fait beaucoup plus de mal que de bien à la collectivité. Au vu de tout cet imboglio, bien malin celui qui pourra émettre le moindre pronostic car le spectre de l’abstention plane sérieusement sur ces élections que le pouvoir veut sur mesure.

Hacène Hadouche

Partager