La réconciliation nationale en chiffres

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La Charte pour la paix et la réconciliation nationale a été encore une fois un sujet de débat au centre de presse d’El Moudjahid qui a organisé une conférence-débat en présence de M Merouane Azzi, chef de la cellule d’assistance judiciaire de mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et de Mme Benhabylès, ancienne ministre et représentante de la société civile.

Près de 18 000 cas d’indemnisation dont 80% concernent les disparus ont été réglés et quelque 50 000 demandes d’indemnisation ont été déposées auprès des commissions de wilaya en attendant l’examen du reste des dossiers et l’indemnisation des personnes qui y ont droit en vertu de la Charte, a annoncé M. Merouane Azzi. Il a dans ce sens rappelé les catégories concernées par l’indemnisation qui sont les familles des disparus, les familles des victimes du terrorisme et les personnes licenciées pour des raisons politiques liées à la tragédie nationale. « Hormis ces trois catégories, toute autre demande d’indemnisation est rejetée », a-t-il précisé. A ce sujet Mme Saïda Benhabylès fera savoir que les famille des victimes du terrorisme concernées sont les familles démunies dont le revenu est inférieur au SMIG précisant qu’aucun « repenti n’a bénéficié de cette indemnisation dans le cadre de la mise en œuvre de la Charte. » Quant au dossier des disparus, ce dernier, selon M. Azzi contient deux listes. La première compte 6145 disparus et la deuxième 17 000 terroristes abattus. Un point aussi important a été abordé, lors de cette rencontre. Il s’agit du dossier des femmes violées par les terroristes, où un décret les concernant existe, mais n’a pas été rendu public à grande échelle pour préserver leur dignité. Il reconnaîtra par ailleurs, l’existence de six catégories qui devraient figurer parmi les bénéficiaires de l’indemnisation dans le cadre de la Charte, entre autres « les personnes qui ont lutté (contre le terrorisme) et qui, au même titre, ont été touchées par la tragédie nationale, ainsi que les citoyens qui étaient en détention provisoire pour une durée de cinq ans pour certains cas et que la justice a innocentés de tout lien avec le terrorisme….. » Il a, à ce propos, fait appel à « la promulgation d’une loi spéciale pour l’indemnisation de ces dernières catégories ainsi que des personnes qui ont perdu leurs biens (maisons, terrains) ou subi des dégâts du fait du terrorisme. » Car a-t-il souligné l’article 47 de la Charte confère au président de la République le droit de prendre toute disposition adéquate pour activer et renforcer la réconciliation. M. Azzi a révélé a propos des anciens détenus dans le sud du pays qui réclament aujourd’hui l’application, pour eux, des dispositions prévues par les textes, « n’ouvrent pas droit ». L’affaire Hattab a pris aussi part au cours de cette conférence-débat. «Il n’y a pas de troisième voies. Soit, il bénéficiera des dispositions de la Charte pour avoir déposé les armes et soutenu le processus de réconciliation, soit il répondra aux 30 jugements rendus par contumace en sa défaveur. Dans ce dernier cas, il pourrait toujours bénéficier de la grâce présidentielle», a expliqué M. Azzi. Car dira t-il « le terroriste Hattab s’est rendu aux autorités » l’éminente juriste fera savoir également qu’ « il faut poursuivre la lutte terroriste en lançant des initiatives de négociations avec les terroristes qui ont décidés d rompre avec le terrorisme.» Soutenant les propos du maître Azzi, Mme Benhabylès a estimé que « si Hattab devait bénéficier de la mansuétude de l’Etat, il ne devrait pas être promu au rang de héros.»

Nabila B.

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