Paie-t-il le prix de ses choix politiques?

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L’une des surprises du scrutin de ce jeudi aura été après la percée du FNA, le recul du FFS, si l’on considère les résultats globaux réalisés par cette formation, notamment en Kabylie.

Plus qu’aucune autre formation, plus même que le RCD qui, pourtant, a traversé bien des remous et dissidences internes, le parti d’Ait Ahmed semble chèrement payer ses guerres intestines qui lui ont valu la défection de pans entiers de sa base et de ses cadres.

Une situation de crise interne exacerbée par l’hégémonisme et l’intransigeance de la direction nationale menée par le très contesté Karim Tabou.

La crise a dû être si profonde qu’elle s’est donc soldée comme jamais auparavant- le FFS en est à sa énième crise, par un net recul électoral au sein de beaucoup de ses anciens  » fiefs », au profit de  » nouvelles  » formations dont…le FLN.

Mais est-ce seulement ses derniers déboires qui lui ont valu ce mauvais score?

Peut-être y a-t-il quelque autres considérations bien plus profonde politiquement.

Le FFS ne serait-il pas en train de payer des choix politiques d’il y a des lustres, soit celui d’avoir opté pour le compromis avec l’islamisme durant la décennie 90, ce qui l’aurait sérieusement disqualifié quant à constituer l’alternative démocratique et sociale dont sont en quête de larges segments de la société ?

Par ces options le parti d’Aït Ahmed s’est coupée notamment de tout ce qui représente la classe moyenne algérienne, mais aussi et surtout aurait fini par exaspérer l’électorat kabyle qui, s’il était par tradition dans une posture permanente de contestation du pouvoir central, l’est tout autant vis-à-vis du discours islamiste. Les positions du FFS des années 90 lui avaient déjà aliéné une opinion nationale hors Kabylie, éprise de valeurs démocratiques et républicaines et faisant de l’islamisme la parfaite antinomie de ses idéaux. La vocation démocratique du parti avait été pervertie aux yeux de cette opinion.

La Kabylie jusqu’à ce jeudi semble avoir continué à fonder ses espoirs sur cette formation par identification, attitude dont on imagine combien il est dur de s’en défaire du jour au lendemain. Jusqu’à ce scrutin qui renseigne que l’électorat kabyle semble avoir désespéré quelque peu de ses traditionnels représentants qu’il perçoit de moins en moins en tant que porteurs d’alternatives. Mais au profit de qui ? Le FLN de Belkhadem dans certaines localités ! C’est dire à quel point on en est arrivé à blaser toute une population…!

H.O.

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