Au moins une dizaine de sablières activant en toute légalité, se livrent à une exploitation aussi anarchique qu’effrénée du sable de l’oued Soummam. Chaque jour que Dieu fait, des processions de camions de gros tonnage remplis de sable à ras bord, vont alimenter les chantiers de construction à partir de la Soummam.
Il faut relever, cependant que l’extraction et l’enlèvement de ce matériau ne sont pas l’apanage des seules sablières.
A la pelle ou en se servant d’engins, une nuée d’exploitants ne s’embarrassent d’aucun scrupule pour vider le lit de son substrat. Cette activité sert, dans la plupart des cas, de moyen subsidiaire pour arrondir des fins de mois difficiles ou de succédané temporaire pour des quidams en rupture de ban.
Toujours est-il que l’exploitation irrationnelle de sable a engendré d’énormes cratères dans le lit majeur de la Soummam, allant jusqu’à détourner le cours du fleuve et celui de ses affluents. Par delà, la défiguration de l’environnement de l’Oued dont on peut, à la limite, s’accommoder, le préjudice causé à la nappe phréatique peut s’avérer autrement plus grave. En l’absence du substrat fonctionnant de manière imparable comme un barrage filtrant les eaux de percolation, il n’y a nul obstacle à même d’empêcher la charge polluante charriée par le cours d’eau de souiller la nappe souterraine.
Des informations recoupées font état de mesures prises par le gouvernement et visant l’interdiction pure et simple de l’exploitation du sable des oueds et sa substitution par celui des carrières, auxquelles un contrôle rigoureux serait instauré.
Ces nouvelles dispositions annoncées seront-elles suffisantes pour stopper le massacre et mettre fin à l’anarchie ? Rien n’est moins sûr !
Nacer Maouche
