Il joue au foot comme un virtuose joue du piano. Il ne s’autorise aucune fausse note. Et si le pied est une partie tarabiscotée de l’être humain, le talent est à l’avenant : il ne se fabrique point, il y est ou il n’y est pas. Dans son cursus scolaire, c’est pareil. C’est dire que cette jeune pousse de 13 ans, un âge où la désinvolture est maîtresse de céans, est véritablement une graine de star. Nous l’avons vu jouer et nous l’avons apprécié. Le terrain de foot est non seulement son élément mais il est a fortiori son univers de création.
Des qualités techniques extraordinaires, un très bon contrôle de balle, une lecture de jeu qui ne s’autorise aucune accointance avec la légèreté que requiert cette catégorie de minimes où la plupart des gamins de son âge viennent davantage pour épater les copains de classe ou de quartier que pour donner le la à une carrière de footballeur. Pourtant dans cette équipe du NR B B Douala, d’où l’étincelle a jailli pour Mohand-Arezki Guerniche, les moyens sont tout simplement dérisoires.
Le terrain de foot ou ce qui est censé l’être vient à contre-courant des improvisations et des beaux gestes techniques à la brésilienne, mais notre jeune footballeur n’a cure de ces commodités, préférant laisser parler son talent. Et du talent il en regorge ! Efficace devant les buts, grâce à son intelligence, il est le bourreau des gardiens adverses. De l’avis de ses coéquipiers qui voient en lui le futur meneur de jeu des Canaris de la JS Kabylie, il est né pour faire la fierté de ses parents et de celle des millions de mordus du football de cette Kabylie à l’image des Kolli, Dali, Menad et tout ceux qui ont fait le bonheur de la JSK et de l’équipe nationale. Ces appréciations sont loin, très loin d’être de nature complaisante : Il s’agit tout simplement d’un fait incontournable que nous avons été forcés d’admettre car ne pouvant faire autrement.
Par ailleurs, son tempérament calme et serein est un attribut né de la bonne éducation que ses parents ont tenu à lui léguer. Il fait tellement bien les choses qu’il est loisible de déduire que sa force réside finalement dans son souci de perfectionnisme. Quand il joue au foot, on a l’impression qu’il ne fait et qu’il n’a fait que ça depuis cette date du 23 octobre 1994 où il a vu le jour à Beni Douala, et quand sur sa table de collégien, face à ses professeurs, son intelligence est interpellée, il répond aisément et sans la moindre crainte d’être dévalorisé. On vous le disait, ce jeune Mohand-Arezki auquel le sort a bien voulu prédestiner un avenir radieux est le fruit d’un éducation exemplaire, d’une attention sans faille et d’une union que l’amour a façonné.
Et dans pareils cas, il n’a d’autre choix que d’avoir une carrière à la mesure de ses beaux attributs.
Souhaitons-lui de réaliser une carrière de footballeur très belle pour que les autres gamins de sa contrée ou d’ailleurs sachent qu’à force de persévérance, d’efforts et d’abnégation, rien n’est impossible. Bon vent Mohand-Arezki et la Dépêche de Kabylie est non seulement là pour faire l’écho de tes conquêtes, ici ou en Europe, mais tient juste à ce que tu lui réserves ta première interview le jour où les projeteurs seront immanquablement braqués sur toi. Et ce jour-là, toute la nation n’en sera que fière de te compter parmi ses meilleurs enfants.
Yannis Zafane