Les ruptures de Sarkozy

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C’est une visite d’Etat, mais elle aurait pu être populaire tant elle était précédée d’une annonce aussi précise que spectaculaire. Nicolas Sarkozy est donc venu avec du  » Moufid  » : le  » plus de visas  » pouvait lui valoir plus que le bain de foule auquel avait eu droit Jacques Chirac dans un Bab El Oued encore en pleine détresse. Et le  » plus d’investissements  » un autre regard de la part de l’opinion algérienne, autre que celui, dominant, façonné par les affaires franco-françaises auxquelles décidément beaucoup de monde de ce côté ci de la Méditerranée s’invite outrageusement. Mais les visas que le chef de l’Etat français comptait ramener dans ses bagages en nombre consistant et avec des procédures  » plus humaines et plus dignes « , selon ses propres termes, ne sont apparemment pas destinés à ceux qui en demandent le plus et le nouvel élan qu’il veut imprimer à l’effort d’investissement dans notre pays ne dépend pas que de sa bonne volonté, quand bien même elle existerait réellement.

Le patron de la Chambre de commerce française a anticipé sur les difficultés sans mâcher ses mots : “L’administration algérienne change de comportement envers les investisseurs « .

Quant à Nicolas Sarkozy lui-même, il avait déjà annoncé la couleur dans la foulée de sa première visite en Algérie en tant que chef d’Etat en disant clairement que les entreprises françaises étaient autonomes et qu’elles ne lui obéissaient donc pas au doigt et à l’œil. Pour les visas, le président de la République française en a parlé dans  » un cadre plus global  » de la circulation des personnes en prenant la précaution toute diplomatique de préciser qu’  » il ne faut pas oublier que cela concerne les citoyens des deux pays  » et que les Français ont besoin, eux aussi, d’avoir de meilleures conditions d’entrée et de sortie du territoire algérien. La nouveauté est que les Algériens  » qui n’ont aucune raison de vouloir rester en France  » ou qui ont toutes les raisons de revenir dans leur pays vont bénéficier de plus de facilités de séjour dans l’Hexagone. Mais la grande nouveauté dans ses rapports à l’Algérie et à d’autres pays est que Nicolas Sarkozy est en train de faire table rase des « constantes » consacrées par ses prédécesseurs.

Il en sera ainsi des cartes de séjour de dix ans, une vieillerie anachronique qu’il veut revoir, du traité d’amitié mort comme meurent ceux qui ne sont jamais nés et de l’union méditerranéenne qui promet parce que ses contours sont plus précis. Les projets de Nicolas Sarkozy, qu’on les aime ou qu’on ne les aime pas, ont le mérite de se réaliser. En Algérie, comme ailleurs, il ne dit que ce qu’il fait et fait toujours ce qu’il dit.

S.L.

Du coq à l’âne : Trois ou quatre interviews dans les journaux sportifs algériens où il a montré  » toute sa disponibilité à revenir à la JSK « , des  » supporters qui ne sont pas contre,bien au contraire  » et un club qui n’a pas pensé un seul instant à son recrutement. Les offres de service du Libyen Omar Daoud et l’enthousiasme de ces journaux à forcer la main à un club a quelque chose d’indécent.

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