» Nous le dirons toujours : ce n’est jamais assez  »

Partager

Sarkozy qui a toujours maintenu ses positions quant aux bienfaits du colonialisme, change aujourd’hui de cap pour reconnaître le caractère abject et criminel de la colonisation. Même si, évidemment, il n’est pas allé lors de son discours devant le Medef jusqu’à s’excuser pour les crimes abominables commis contre le peuple algérien durant toute la période coloniale.

Il a plutôt choisi de tempérer considérablement son discours sur la colonisation. La réaction de M. Zerhouni, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, ne s’est pas fait attendre. A partir de Tipaza, a plaidé en faveur d’une perception  » plus claire des effets de la période coloniale.  » Et d’ajouter que « pendant longtemps nous n’avons pas voulu l’aborder (la période coloniale) dans toute sa profondeur. » Même si l’exigence de repentance n’a jamais été faite par l’Algérie à défaut d’excuses par la France sur cette question, Sarkozy s’est seulement contenté de condamner les système colonial injuste. Face à ces  » petits mots de Sarko « , M. Zerhouni dira que : « Nous le dirons toujours que ce n’est pas assez. Quand nous plaçons ces paroles dans leur contexte ce n’est pas assez, mais c’est un progrès ». M. Zerhouni reconnaît d’une manière indirecte que les relations entre l’Algérie et la France ne sont pas au top sur certains dossiers brûlants. Faisant allusion au sujet de la période coloniale, il a relevé donc que « les problèmes se compliquent lorsqu’il y a absence de communication », ajoutant que « nous devons évoquer nos problèmes en toute franchise. » « Je ne pense pas qu’il y ait des malentendus entre l’Algérie et la France et nous nous connaissons mieux l’un et l’autre. C’est incontestable », a-t-il affirmé, soulignant que « chacun de nous connaît les problèmes et les limites de son partenaire. » Pour lui, « l’important est qu’il y a une volonté d’avancer et de construire » de part et d’autre, assurant qu’ « il existe en France comme en Algérie des personnes qui restent convaincues que nous sommes condamnés à croire en une amitié possible et à construire une solidarité fiable. »

En emboîtant le pas aux mêmes déclarations de Sarkozy, la veille de sa visite en Algérie lors d’une interview au sujet de la circulation des personnes et le taux de délivrance des visas, M. Zerhouni a déclaré qu’il n’était « absolument pas satisfait », relevant l’importance des liens entre l’Algérie et la France, liens qui doivent être, a-t-il estimé « fructifiés et fluidifiés. » Jugeant faible le volume des investissements en Algérie, M. Zerhouni a affirmé notamment, qu’ « honnêtement je dirai que ce volume n’est pas à la mesure de ce que nous souhaitons. »

Il a dans cette optique souhaité que les partenaires français « aient une meilleure perception du marché algérien » qui offre, a-t-il assuré, des perspectives prometteuses.

Néanmoins, la visite de Sarkozy est perçue par les uns comme un événement banal, par les autres une visite commeciale souhaitant que les cinq milliards d’euros qui devraient être investis devrait relever d’une stratégie gagnant-gagnant. Il est donc temps de passer au concret car, cela serait mieux pour les deux parties afin de construire un partenariat de qualité réciproquement profitable.

Nacer O. M.

Partager