L’heure est grave !

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La violence dans nos stades est un phénomène « honteux » qui n’est plus un secret pour personne….A chaque nouvelle saison, de nouveaux incidents, des stades qui Se ferment, des clubs qui se font sanctionner, et des dégâts matériels ou humains…..où allons-nous avec cette mentalité ? Est ce qu’on est un peuple assez particulier très influençable …ou c’est une question d’éducation ?…. ou d’organisation?…..Ce qui est sûr est que cela doit changer pour améliorer l’image du football et du supporter algériens.

La violence dans les stades est un phénomène récurrent. Chaque saison apporte son lot d’incidents dans les enceintes sportives. Le sport-roi fait souvent la Une.

Après une accalmie soupçonneuse, qui a duré quelques mois, la violence a dominé l’actualité du week-end à travers les graves dépassements qui ont émaillé la rencontre USMAH-RCK, avant-hier, au stade Lavigerie.

Le stade d’El-Harrach vendredi a été le théâtre de graves débordements qui ont entraîné l’arrêt de la rencontre pendant un quart d’heure. La Ligue nationale de football (LNF) devrait sanctionner lourdement le club incriminé. Les règlements généraux précisent la nature des sanctions dans le cas d’infraction de ce type (arrêt de match pour cause d’incidents graves dans le stade).

Du jamais vu ! L’on a vu des dizaines de supporters perchés sur les pîlones des projecteurs du stade pour  » visionner  » le match. D’autres sur les toits des tribunes ainsi que sur les arbres bordant les gradins envahis comme par des « tourtereaux ». Du jamais vu encore dans les annales du sport dans la mesure où le centre avant du RCK, Berguiga, était menacé à l’arme blanche par un  » pseudosupporter  » avant le début du match. Il fut même contraint de rentrer chez-lui et remplacé à la dernière minute par un autre joueur que l’arbitre a dû porter sur la feuille de match. L’on incombe la responsabilité des ces incidents au service d’ordre qui aurait pu empêcher les jeunes d’accéder aux pîlonnes desquels deux supporters ont fait une chute libre et sont dans un état grave. La furie des supporters de la première tribune a provoqué une panique générale qui a amené les supporters à envahir le terrain. L’anarchie est devenue totale. Des incidents éclatent sur le terrain qui ont fait 27 blessés dont certains plus ou moins graves. L’arbitre a été agressé et à reçu un fumigène avant que des policiers n’interviennent pour le protéger.

Cette scène déplorable n’a pu connaître son épilogue qu’à l’issue de l’intervention énergique des forces de sécurité et ce, durant plus d’une heure. Les supporters ne se sont pas arrêtés là puisqu’à la sortie du stade, ils détruisent tout sur leur chemin : véhicules, enseignes lumineuses, lampadaires… Certains automobilistes apeurés n’avaient d’autres choix que de rebrousser chemin pour emprunter des raccourcis ou des voies plus sûres. Le hasard veut que L’USMH et le RCK vont se rencontrer demain au stade du 20-Août pour le dernier tour régional de la Coupe d’Algérie. Pour éviter d’autres incidents plus graves, faut-il donc domicilié le match à Reggane ? La question reste posée quant aux sanctions à prendre par la LNF par rapport aux incidents survenus vendredi dernier et les mesures à prévoir quant au match de demain.

La violence dans les stades est un phénomène qui nécessite un travail de proximité et de longue haleine pour la juguler. Il faut l’anticiper par des mesures dissuasives. L’Angleterre, qui a été longtemps confronté au hooliganisme sur son territoire et à l’étranger, a trouvé la parade au bout de nombreuses années de labeur et d’efforts soutenus. Aujourd’hui, les stades britanniques sont devenus des havres de paix où il fait bon  » vivre  » un match. La Bulgarie lui a emboîté le pas, il y a deux ans, en criminalisant les insultes, menaces, provocations dans les tribunes. Ce délit, passible d’une peine d’emprisonnement et d’une forte amende financière, a calmé les ardeurs des supporters belliqueux dans les stades bulgares. Cette mesure a le don de faire réfléchir les fauteurs de troubles, parce qu’elle est d’abord dissuasive.

La multiplication et la banalisation des incidents, les déclarations tonitruantes et récurrentes, l’installation de la violence dans les stades appellent à une sérieuse réflexion et à la définition d’un véritable plan national de promotion de l’esprit sportif et de la lutte contre la violence dans le sport. Il ne faut pas que cela soit simplement un effet d’annonce mais le procédé d’une politique sportive nationale qui s’insère pleinement dans le cadre de priorités telles que l’éducation, la formation, la recherche, etc. La pratique sportive représente aujourd’hui un phénomène de société d’une ampleur sans précédent. Le sport est un fait social total et omniprésent dont l’univers participe à la paix sociale.

D’un point de vue général, c’est par le biais de l’esprit sportif et de la portée de ses valeurs, de l’éducation, de l’assistance aux jeunes désœuvrés, de l’implication de la société civile et celle de l’Etat que le citoyen en déshérence sociale peut être ramené vers le chemin de la loi républicaine. En novembre dernier, M. Berraf avait affirmé que  » l’Algérie à travers ses différentes instances concernées mettra tous les moyens nécessaires pour nettoyer notre sport de cette gangrène qui prend de plus en plus de l’ampleur ces dernières années, non seulement en Algérie, mais partout dans le monde. » Qu’attend-on pour passer à l’acte ?

Nacer O.M.

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