Hamina a annoncé, hier dans un communiqué que c’est sa seconde distinction arabe, après celle du Festival international du film arabe d’Oran, dans sa première édition, il a estimé qu’il s’agit d’une « reconnaissance au seul réalisateur arabe et africain ayant remporté la Palme d’or ».
Le cinéaste algérien considère, en outre, cette distinction comme un hommage au combat du peuple algérien et pour sa propre personne, en tant que moudjahid qui a réalisé nombreux films sur la Révolution algérienne.
Il a souligné que cet « important » hommage, qui plus est, en terre égyptienne fait rappeler aux présents que le cinéma algérien qui a, jadis, émerveillé le monde du 7eme art, « est toujours présent ». Le réalisateur déplore, par ailleurs, « le recul de la production cinématographique actuellement, par rapport aux années faste du cinéma algérien, mais nous nous efforcerons de redorer notre blason ».
Rappelant le lien indissociable entre le cinéma et la télévision, M. Hamina a précisé que « le cinéma et la télévision vont de pair dans la relance de ce secteur ». S’agissant de ses projets en Algérie, le lauréat de la Palme d’or a indiqué qu’il préparait un film dont le tournage sera fait en Algérie, à la faveur des conditions idoines pour la dynamisation du 7eme art. Né à M’sila en 1934, Mohamed Lakhdar Hamina a suivi des études cinématographiques à Prague durant la Révolution de libération nationale, cette même Révolution qui a inspiré sa première production intitulée Yasmina.
Le vent du sud (1966), Hassan terro (1968) et Décembre (1972) sont autant de réalisations marquant le parcours post-Indépendance de Hamina qui a atteint l’apogée en 1975 en décrochant la Palme d’or au Festival du cinéma de Cannes, pour son célèbre film Chroniques des années de braises. De son côté, le directeur général de l’ENTV, Hamraoui Habib Chawki, lequel a assisté à la cérémonie de clôture en qualité de président du Festival international du film arabe d’Oran, a souligné que Lakhdar Hamina est un monument du cinéma algérien, arabe mais aussi mondial dont les œuvres ont été primées dans les plus grands festivals internationaux.
Cet hommage constitue une consécration du génie et du talent de cet illustre créateur capable d’offrir au cinéma d’autres chefs-d’œuvre a ajouté M. Hamraoui.
Le réalisateur algérien Ahmed Rachedi a, quant à lui, souligné que par cette distinction de Lakhdar Hamina, c’est tout le cinéma algérien qui est honoré. La cérémonie de clôture a, par ailleurs, été marquée par la remise des prix aux productions en lice.
Le film français L’ennemi intime a obtenu la Pyramide d’or récompensant le meilleur film, le prix du meilleur réalisateur et celui du meilleur acteur (Albert Dupontel).
La Pyramide d’argent est revenue au réalisateur du film pakistanais Bismillah, Chahib Mansour.
Le Prix du meilleur scénario a été attribué au film hollandais Coups et celui de la meilleure création au film turc En attendant le paradis de Darwich Zaim.
Le Prix du jury a enfin été décerné au film marocain En attendant Pasolini de Daoud Ould Syad.
R. C.
