La mondialisation et son rôle dans l’Etat nation

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Un colloque international sur  » L’état nation à l’heure de la mondialisation,  » a été organisé samedi à la Bibliothèque national avec la participation de plusieurs spécialistes algériens et étrangers.

A cette occasion, les participants ont essayé de répondre à plusieurs questions telles que : “Est-ce que la globalisation conduit à la disparition de l’Etat-nation ? Est-ce que la souveraineté aura sa place dans le cadre de la mondialisation ? la dimension politique de la globalisation-t-elle menace l’état-nation ?

Quelle extrapolation dans le cas algérien ?” Ces thèmes et bien d’autres étaient divulgués à ce colloque qui durera deux jours. Organisé par l’Association algérienne pour le développement de la recherche en sciences sociales, avec la contribution de la fondation  » Rosa Luxembourg (Allemagne) « , ainsi que le quotidien El Watan.

Les intervenants à ce colloque ont tenté de montrer le rôle de la mondialisation dans les pays et surtout en Algérie, mais aussi de faire part aux méfaits de la globalisation et ses menaces dans la disparition de l’Etat-nation. Dans ce contexte, et lors de son intervention, l’économiste et ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, a fait état des différentes étapes de l’évolution qu’a connu l’Algérie depuis l’Indépendance. Entre autres, il a révélé que le monde technologique a envahi le monde entier ; tout devient technologique au point où il ne laisse pas d’espace à la création, même le mode d’enseignement qui est devenu plus accumulatif par le biais d’Internet, car les étudiants y ont un taux d’assimilation “plus” qu’à l’université.

Répondant à la question. “L’Algérie se trouve-t-elle en bonne position pour faire face à cette globalisation avec ces bienfaits et ces inconvénients ?” M. Benbitour a déclaré que  » l’Algérie ne se prépare pas pour faire face, le plus important c’est de ce préparer à en profiter. pour ce que la globalisation apportera : c’est la démocratisation du savoir. Est-ce que nous sommes vraiment en train de faire une réforme de l’éducation qui nous permettra de profiter de la démocratisation du savoir ? C’est pas le cas. La globalisation c’est la globalisation du commerce, de la production et de la finance. Est-ce que nous sommes en train de construire des usines, des institutions financières, des institutions commerciales qui nous permettent de profiter de la globalisation, ainsi que de vendre dans la globalisation et pas seulement acheter. En outre, il y a beaucoup d’autres éléments qui sont des avantages très importants de la globalisation que nous sommes en train de subir déjà, mais moins encore nous préparer à en profiter « .

il revient aussi avec insistance sur la question de compétitivité aussi bien sur le marché intérieur que le marché extérieur, tout en précisant que l’Algérie qui subit la globalisation peut devenir un acteur en ce frayant une place sur le marché international. Il n’a pas manqué de citer l’exemple des pays asiatiques qui ont réussi à relever le défi, en perçant dans le monde de la globalisation tout en marquant une très grande hausse dans les marchés locaux et les marchés mondiaux.

Quant aux collaborateurs du Parlement fédéral d’Allemagne, Frank Renken, qui trouve que la mondialisation ne détruit pas l’Etat-nation ; or, il se demande si la mondialisation conduit à la disparition de l’Etat nation. Selon cet intervenant le rôle des états est très important dans l’acquisition des marchés, tout en expliquant qu’il y a des multinationales qui appartiennent à des Etats et non pas à des individus. Pour mieux étaler son idée, il a cité l’exemple des contrats d’armes qui se font entre deux Etats. C’est ainsi qu’il donne la preuve du rôle déterminant de l’Etat dans l’économie de marché.

Pour sa part le sociologue Aït Amara avance que l’Etat-nation est fondé sur deux espaces : un espace économique, parce que sur un territoire vivent des populations et que ces populations travaillent et produisent leurs matières nécessaires pour vivre. Alors, il faut installer deux services qui permettent d’employer la pullulation et qui permettent a cette population d’acquérir leurs productions. Quant au deuxième espace économique il a besoin de l’état.

 » Le néolibéralisme actuel va détruire cette base économique et c’est pour cette raison que nous avons fermé les usines, les sociétés….et nous ne sommes plus maîtres d’investissement autant que les étrangers qui viennent investir dans notre pays. Dans ce contexte, on a fragilisé l’Etat  » a-t-il conclu.

K. A. A.

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