Le 11 du mois, « squatté »par Al Qaïda

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Le choix de la date du 11 n’est pas fortuit et semble obéir à la logique adoptée par Al Qaïda depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les opérations les plus meurtrières, souvent menées par des kamikazes, ont toutes été menées un 11, que ce soit à Madrid, à Londres, à Casablanca, à Alger en septembre 2006 ou encore, hier, dans le double attentat qui a ciblé, justement deux quartiers huppés de la capitale. Cette date est devenue un choix symbolique pour Al Qaïda au Maghreb depuis son allégeance à l’organisation de Oussama Ben Laden. Auparavant, cette date n’avait aucune signification pour le GSPC puisqu’il commettait des attentats n’importe quel jour du mois.

Mais c’est le 11 septembre 2001 qui a rendu Al-Qaïda mondialement célèbre. Elle a tenté, ce jour-là- et la chance aidant, a réussi -, l’action terroriste la plus audacieuse (et la plus meurtrière) de l’Histoire. C’est justement depuis les attentats spectaculaires du 11 septembre ayant ciblé les Tours jumelles de New York et le Pentagone à Washington que Al-Qaïda est devenue célèbre. Les adeptes de celle-ci, que ce soit en Algérie ou en Europe emboîtèrent ainsi le pas à leur chef suprême, Oussama ben Laden, en choisissant cette date pour commettre des attentats kamikazes ou à la voiture piégée dans différents endroits de la planète.

C’est aussi, semble-t-il, de forts signaux adressés au numéro Un d’Al Qaida dont on dit qu’il ne possède aucun lien avec l’organisation locale malgré les déclarations d’El Zawahiri soutenant les précédents attentats, notamment celui ayant ciblé des étrangers à Lakhdaria justement commis un 11.

Il faut rappeler qu’Al-Qaïda au Maghreb a été prompte à répondre à El-Zawahiri lorsque celui-ci avait appelé à l’assassinat des étrangers installés au Maghreb arabe, particulièrement les Espagnoles et les Français. Ce qui est affligeant pour l’Algérie de 2007, c’est que un certain 11 décembre 1960, il y avait sur les rues d’Alger, non loin de Ben Aknoun et Sidi Yahia, des centaines de jeunes qui manifestaient face aux paras de Bigeard pour l’Algérie algérienne.

Parmi la foule il y avait Farid Maghlaoui âgé à peine de 10 ans qui, le drapeau à la main, a été mitraillé par un soldat français.

Hier l’Algérie indépendante s’apprêtait à commémorer la mort du jeune Maghlaoui et des dizaines comme lui. Mais ceux que Zeroual appelle, à juste titre mercenaires, sanguinaires et criminels ont empêché le pays de célébrer le 11 décembre 1960 pour nous infliger un autre 11 décembre 2007. Mais ô combien est distant le 11 du petit Maghlaoui et les jeunes de Belcourt du 11 de Zouabri, Zawahiri et Ben Laden..

Nacer O.M.

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