«Notre union pour l’indépendance nationale, est un exemple pour les générations à venir»

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Arrêtés en compagnie de vingt-deux militants de la Fédération de France FLN, le 13 octobre 1959 à 22h dans un hôtel à Paris 11e, pour accusation d’activité militante, de cotisations et de sensibilisation autour de l’indépendance nationale, Cher Larbi, Merrad Mohand Arezki et Remal Abderrahmane, qui font partie du groupe de choc, natifs de Beni Maouche dans la wilaya de Béjaïa, ont été enprisonnées après huit jours d’interrogatoire au commissariat.

Dix-neuf ont été libérés pour manque de preuves. Aâmi Larbi faisait partie de ce groupe de choc. Au cours de l’interrogatoire, le commissaire lui proposera d’abandonner ses activités militantes et de collaborer avec les colons, en contrepartie de sa mise en liberté, Aâmi Larbi, répond froidement au commissaire « je préfère mourir au commissariat même plutôt que de trahir mon pays. Je cotise comme tout le monde. C’est un devoir patriotique.» Contrarié par la réponse courageuse du moudjahid, le commissaire ordonna immédiatement à ses subordonnés leur emprisonnement. Depuis, les trois compères, ont été détenus jusqu’à l’Indépendance nationale. Ils ont connu les prisons de Châtelet, Frêne, Alsace où ils connurent les pires sevices injustes et inhumains. «On assurait même la cotisation des autres membres qui n’avaient pas les moyens à l’époque de s’acquitter de leur part, parce que c’était une obligation. A défaut, celui qui ne pouvait répondre à l’obligation du règlement de sa part, prenait un grand risque. Ce qui était pour nous, une façon de sauver la vie des autres et d’assurer par là même, l’union et la solidarité entre les militants de la Fédération de France FLN.» Aâmi Larbi, évoque aussi la rivalité entre le MNA et le glorieux fln de l’époque, qui était plus objectif et particulièrement déterminé pour l’indépendance du pays. «Du côté colonial, nous étions surveillés dans tous nos déplacements et actions. De l’autre côté, ceux du MNA d’obédience islamiste, nous dénonçaient auprès des colons français. Ce n’était pas chose facile de se retrouver entre deux feux.» Dix-huit mois passés entre différentes prisons et camps de concentration. Interrogé s’il était parmi les manifestants des événement du 11 Décembre 1960, il répondra «j’étais en prison, les échos nous parvenaient de l’extérieur on nous disait qu’il y a eu 260 morts en une minute, jetés dans la Seine. On soutenait l’action des manifestations par une grève de la faim et des slogans à l’intérieur de la prison.» Les années 60 et 61, il fut embarqué à bord d’un bateau avec huit cents cinquante prisonniers vers les camps de concentration de Annaba. Interrogé sur les conditions de détention en France et à Annaba, il répondra «à Annaba, on était plus au moins mieux considéré que dans les prisons et camps de détention en France.» Lors du cessez-le-feu du 19 Mars, les trois compères ont été séparés. Aâmi Larbi, transporté dans un camion vers Sétif regagnera son village natal Tizekhte, dans la commune de Beni Maouche. Un traître demadera l’autorisation à un officier, d’exécuter Aâmi Larbi, par crainte de représailles, alors que l’accord de cessez-le feu avait été signé, l’officier répondra au traître «si je dois donner l’autorisation pour exécuter ce moudjahid de la Fédération de France, je donnerai l’ordre contre toi-même qui a trahi ton pays.» La sentence levée, depuis le traître a disparu dans la nature avant de regagner la France, afin d’échapper à la vengeance non pas du moudjahid Aâmi Larbi, mais de tous ceux qui ont perdu des proches durant la guerre d’Indépendance. Le devoir de mémoire et de l’histoire, n’est-il pas lié justement aux témoignages de tous ceux qui ont quelque chose à dire et à témoigner au sujet de cette glorieuse guerre de tous ceux ont fait ont fait la noblesse de notre histoire ?

Aâmi Larbi, âgé de 73 ans, fait partie de la première génération de l’immigration algérienne. Il est aussi, l’ami intime du défunt chanteur Allaoua Zerouki, présent aux côtés du chantre de la chanson kabyle Akli Yahyaten le jour où ils ont couvert la dépouille du défunt d’une couverture pour le laisser se reposer au cimetière Villejuif. Aâmi Larbi, a été le voisin et ami de feu Dahmane El Harrachi. Chacun a fait son devoir patriotique par conviction et amour du pays.

Amar C.

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