Les représentants d’un collectif de parents d’enfants disparus (haragas) à Annaba, ont remis dimanche dernier, un document aux députés, portant une demande de mise sur pied d’une commission d’enquête pour chercher les haragas portés disparus. « On n’a toujours pas de réponse concernant nos enfants disparus, on voudrait récupérer nos enfants ou au moins leurs dépouilles pour faire le deuil », tels sont les propos de l’un des parents des haragas d’Annaba, disparus en avril de l’année en cours, convaincu que son enfant est toujours en vie dans les prisons tunisiennes. Il a par la suite ajouté :«il y a complicité avec nos consulats », en rappelant l’histoire du jeune Riad Hadef mort en Tunisie, en essayant de traverser la mer vers l’Italie.
Pour rappel, la police tunisienne a fait savoir que Riad a été repêché vivant et inconscient, mais serait décédé quatre heures plus tard. Quand la dépouille du défunt a été remise à ses parents, trois documents ont été attribués par le consulat algérien. Le premier document tunisien officiel, prouvait l’assassinat de Riad avec préméditation. Le second consiste en un document médical toujours tunisien qui prouvait l’existence de trace de ligotage sur les poignées du défunt. Le dernier document démontre que le défunt avait une blessure sur le front et celle-ci n’a pas été justifiée faute de la présence du médecin qui s’était occupé du défunt. Interrogés sur le reste du groupe des haragas, les autorités algériennes ont affirmé aux parents qu’il en «reparleront plus tard», indique le père d’un haraga disparu en mai 2007. « Pourquoi des étrangers ont-ils été retrouvés dans le désert algérien mais pas les nôtres dans des pays riverain?» S’interroge le père désespéré. Selon des statistiques, plus d’une vingtaine de haragas trouvent la mort au large des côtes algériennes chaque année. Toutefois, les chiffres enregistrés ces trois dernières années ont augmenté d’une manière effrayante car, jusqu’à la fin du mois de novembre, plus de 2 340 personnes ont été secourues et 1 000 autres ont été sauvées d’une mort certaine.
S.O.
