La grève prend une dimension nationale

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Le statu quo est ainsi maintenu par les producteurs privés qui semblent déterminés à mettre la pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils viennent à leur secours.

Cette situation s’est traduite par la décision des propriétaires des laiteries privées à mettre à l’arrêt leur machine et cesser la production du lait qu’ils ont lancé lundi dernier. Le lendemain, le mouvement s’était élargi et a vu les laiteries des wilayas du centre et de la Kabylie suivre le mouvement de contestation.

Mais hier, la situation a pris une tournure plus importante dans le bras de fer qui oppose les producteurs du lait et les pouvoirs publics. Ainsi, à l’issue de la réunion tenue entre la Confédération interprofessionnel des producteurs algériens (CIPA) et les producteurs frondeurs, une grève national a été décidée conjointement par les deux parties et ce, à partir d’aujourd’hui.

C’est donc un relais qu’a pris la CIPA de l’arrêt de production du lait des laiteries privées dans les wilayas du centre et l’est du pays.

Une situation qui va, à coup sûr, perturber le cycle de production et créera une nouvelle crise au niveau du marché de la consommation qui se répercute négativement sur les ménages.

Hier déjà, des échos parvenant de quelques coins du pays ont fait état de certaines perturbations dans la distribution de lait en sachet. En tout cas, les unités publiques, affiliés au groupe Giplait, sont loin d’être en mesure de pallier au manque provoqué par la mise à l’arrêt des laiteries privées.

Les producteurs en grève mettent en avant le problème des subventions apportées par les pouvoirs publics à la filière.

Pour eux, cette subvention est dépassée, suite aux développements enregistrés sur les marchés internationaux, à savoir une hausse vertigineuse des prix de la poudre de lait. La subvention était, en effet, calculée sur la base de 3 700 dollars la tonne de ce produit qui est passé, entre-temps, à 6 000 dollars. « Il était prévu que ce niveau de subvention ne serait pas fixe et que la subvention suive la courbe d’évolution des prix de la poudre de lait. En d’autres termes, si le prix de la poudre de lait augmente, le niveau de la subvention augmente et inversement. » Or, poursuivent les signataires, “l’indexation sur l’évolution de la courbe des prix n’a pas été appliquée. » Contacté par téléphone, M. Madani, un des producteurs contestataire a indiqué que  » toute la filière du lait n’a pas perçu le payement de la subvention de 15 DA depuis le mois de novembre et la situation devient par conséquent insoutenable devant le mutisme des pouvoirs publics qui n’ont pas tenu leu promesse ».

C’est-ce qui, dit-il, “nous a amené à aller vers une grève nationale après l’arrêt de production de quelques jours des laiteries du centre et de l’est « . Les producteurs de lait se demandent pourquoi les pouvoirs publics leur accordent des autorisations de subvention valable pour des périodes de deux mois uniquement. Ils se disent enregistrer un retard de trois mois dans le payement de la subvention et pour certains, six mois. S’agissant de l’approvisionnement de la poudre de lait, les producteurs accusent l’Office national de l’industrie du lait (ONIL) entouré d’un flou incompréhensible quant aux informations censées être données sur son plan d’action.

Nacer O.M

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