«C’est un homme de clairvoyance, de conscience, de courage et de modestie. Qualités rares mais qu’exigeait en fait son appartenance à ce qu’il appelle plaisamment la catégorie des «babouches noires», c’est-à-dire de ces Européens qui avaient choisi, quelles que soient les conséquences, de se placer aux côtés des Algériens en lutte pour leur dignité et leur indépendance».Ces mots d’Henri Alleg, l’auteur du fameux livre La Question nous renseignent suffisamment sur Christian Buono, son ami et auteur de Témoignage d’une babouche noire. Editée en France en 1989, cette œuvre nous replonge dans les années de braise qu’a eu à vivre notre pays, et pas seulement car le récit qui commence l’hiver 1955 ne prend fin que quatre années après l’indépendance, en 1966. Militant communiste faisant partie de ces nombreux français qui ne voulaient ni quitter l’Algérie ni être considérés comme des étrangers, c’est tout naturellement qu’il épouse la cause nationale et participe à la lutte de libération nationale. Il a eu à connaître les geôles de la France coloniale, il a côtoyé des Algériens condamnés à mort, candidats à la guillotine. Christian Buono a trop souffert pour l’indépendance de l’Algérie, et l’Etat algérien a reconnu ses mérites en lui décernant la médaille de moudjahid ainsi qu’à sa femme, sœur du célèbre Maurice Audin. émoignage émouvant, son récit nous raconte dans un style simple, ce que fut le combat des communistes algériens, où se mélangent peur, clandestinité et bravoure. Œuvre de mémoire, sur l’une des pages les plus palpitantes de notre histoire Témoignage d’une babouche noire est un livre à lire ou à relire.
Boualem B.