La période de cueillette des olives n’est pas encore terminée que le prix du litre de l’huile d’olive est déjà fixé-particulièrement dans la wilaya de Boumerdès à 400 DA. Soit 100 DA de plus qu’en 2006. La même augmentation a touché, bien sûr, le kilo d’olives, puisque le coût de celui-ci est passé en moins de 10 mois de 140 DA à 250 DA. Commentant la hausse de ce produit végétal, les services de la direction départementale de l’agriculture font état, tout d’abord d’une baisse de la production oléicole. Et l’on relève, dans cette optique, les feux de forêts qui ont ravagé, au mois d’août 2007, 11 836 oliviers. Il y a aussi, a-t-on ajouté, ces vols de quantités d’olives planifiés, surtout par des gosses, au niveau de certaines plantations situées loin des douars. Dans certaines zones, l’on appréhende encore la resurgeance de groupes terroristes en plus de cette crainte de se heurter à des champs de mines. “Je n’ai pas eu depuis 1992, la moindre idée d’entretenir mon champ d’oliviers situé à la lisière de Mehrane,” témoigne ce quinquagénaire à Thénia. De nombreux campagnards, ici et là, se reconnaîtront en ce villageois. Le fellah qui prend lui cette année une large marge bénéficiaire semble s’aligner avec les autres producteurs qui viennent de flamber les prix des denrées alimentaires. Mais dans la rue, les citoyens ont acquis la conviction qu’aucun espoir n’est (plus) permis dans ce pays. “Tout augmente sauf les salaires des fonctionnaires dont la grille n’est ni claire, ni satisfaisante ni encore moins mise en application,” grogne-t-on.
Salim Haddou