Inquiétante conllusion entre le terrorisme et le banditisme

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Le mode opératoire des deux actes est différent et l’on a relevé l’absence d’usage aux armes à feu. Les services de sécurité restent inopérants dans cette région infestée par des groupes de bandits.

Si pour le premier acte survenu dimanche dernier en fin de journée, la tentative d’homicide sur le propriétaire est établie – la victime a frôlé la mort mais sans subir de graves blessures corporelles- lors du détournement de son fourgon de transport de voyageurs par ses ravisseurs, le second qui s’est déroulé avant-hier aux environs de 3h du matin, avait toutes les caractéristiques d’un vol prémédité avec effraction. Le véhicule était dans le garage de la demeure de son propriétaire.

S’agit-il d’un nouveau groupe dont les éléments ne sont pas fichés ou opérent-ils pour le même gang qui a été arrêté par la police en novembre dernier?

Alors que d’aucuns croyaient à l’anéantissement, le mois dernier, de ce gang aux ramifications transnationales spécialisé dans les faux barrages, les rackets et le vol de voitures, les deux actes commis sur le CW 172, tristement connu pour ce genre de délits depuis le confinement des gendarmes à la suite des douloureux événements du Printemps noir de 2001, renseignent sur l’effroyable enlisement de la situation sécuritaire sur tout le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou, y compris là où les services de sécurité dans leurs différents corps sont présents. L’inquiétant regain d’activités terroristes du côté de Yakouren, une localité distante d’une vingtaine de kilomètres de la commune de Fréha où furent volés les deux véhicules, fait craindre une réelle connexion entre les terroristes et les bandits.

Samedi dernier, le groupe terroriste activant à Yakouren a fait circuler des tracts annonçant une nouvelle attaque contre la brigade de Gendarmerie de cette ville, pour venger l’échec qu’il a subi par ces mêmes gendarmes en juillet dernier. Droukdel et ses acolytes envisagent-ils d’attaquer “ la forteresse ” des gendarmes de Yakouren à l’aide de voitures piégées ? Rien n’est moins sûr d’autant plus que les éléments de l’ex-GSPC n’ont jamais réussi leurs coups contre les soldats de l’ANP et les éléments de la Garde communale cantonnés dans la localité.

Pas une semaine sans que les forces de sécurité, notamment les militaires, ne découvrent des bombes artisanales enfouies sous les routes qu’ils empruntent. Sans parler des embuscades tendues aux convois de l’armée qui s’en sortent généralement indemnes.

Se sont ces échecs à répétition que subissent les membres armés de l’ex-GSPC qui font désormais craindre le recours massif aux attentats à la voiture piégée. Un mode opératoire facile, imprévisible, dévastateur et ne nécessitant pas une large mobilisation humaine pour le perpétrer.

L’arrestation, dimanche, d’un terroriste aux Ouadhias en possession d’une bombe ainsi que l’élimination de deux autres à Boghni, la veille des fêtes de l’Aïd-el-Adha, et la récupération de deux PAK et de nombreux chargeurs, sont des faits réels qui renseignent sur le risque accru du recours au piégeage de voitures pour commettre des attentats de portée médiatique et psychologique irréversible sur le moral des citoyens.

Ainsi, le vol des deux véhicules dans la localité de Fréha par des individus n’ayant pas fait usage d’armes à feu –l’on parle d’armes blanches que les malfaiteurs auraient utilisées contre le chauffeur du fourgon pour commettre leur forfait-ne peut être dissocié du recours aux voitures piégées par les terroristes. Les deux fâcheux évènements se sont déroulés, faut-il le préciser, dans une région où les services de sécurité sont inopérants, alors que les citoyens s’interrogent sur les raisons du retard prolongé dans la mise en service de la structure policière érigée au chef-lieu de Fréha et dont les travaux sont achevés depuis plusieurs semaines.

Azouaou A.

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