La signature de la nouvelle loi de finances s’est déroulée lors d’une cérémonie officielle au siège de la présidence de la République, en présence de tout le staff gouvernemental, Abdelaziz Ziari, président de l’APN et de Abdelkader Ben Salah président du Conseil de la nation. Le texte de la loi prévoit des recettes de 1 924 milliards (mds) soit +5,1% par rapport à l’année écoulée et des dépenses de 4 322,9 mds DA soit +9,5%. Ces dépenses se répartissent en 2.018 mds DA pour le fonctionnement et en 2 304,9 mds DA pour le budget de l’équipement, lequel sera pour la troisième année supérieur à celui du fonctionnement. Ces budgets ont été élaborés sur la base du produit intérieur brut, PIB à 6 863 mds DA, avec une croissance économique globale à 5,8%, une progression de 6,8% des recettes hors hydrocarbures, une inflation de 3 %, un taux de change à 72 DA pour un dollar et un prix de référence du baril de pétrole à 19 dollars. Le gouvernement envisage une importante enveloppe budgétaire pour la poursuite de la réalisation du Programme complémentaire de soutien à la croissance initié y a de cela quatre années.
La répartition par département ministériel des crédits ouverts au titre de ce budget laisse pantois quant à la justesse des budgets alloués à chaque activité ministérielle. La répartition établie, en dinars algériens, pour certains départements laisse planer un doute immense sur les véritables desseins du pouvoir en place à relancer certains secteurs, pour le moins que l’on puisse dire sinistrés. Pour le ministère des Moudjahidine, alors que le budget de l’année passée était de 107 786 593 000 mds de dinars. Il est revu à la hausse en atteignant, pour cette année 133 243 225 000 mds de dinars. Une hausse injustifiée, du moment que la tendance dans ce genre de département se dirige vers la diminution de l’effectif, ou nos anciens maquisards se rajeunissent avec le temps.
Pour celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, MESRS, le budget de cette année est de 118 306 406 000 mds de dinars, un budget en deçà des attentes d’un secteur prometteur qui devrait susciter bien des égards de la part de nos responsables. Avec l’état de totale dégradation des conditions de vies dans les cités universitaires, des conditions de travail, de recherche et des résultats moins honorables de nos étudiants que l’on sait, les responsables politiques algériens ne s’émeuvent nullement devant cette situation. Avec toutes les promesses servies à tour de bras, le budget du MESRS est inférieur à celui alloué aux anciens maquisards. La question reste toujours posée. Même topo au ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, alors que le budget était de 17 054 308 000 mds de dinars, quelques sous sont venue renflouée les caisses du département d’El Hadi Khaldi pour atteindre 19 873 561 000 mds de Dinars. Louable initiative dans un pays où les jeunes subissent de plein fouet les mauvais calculs des gestionnaires, mais à quoi sert de dispenser une formation alors que le marché du travail est complètement saturé ou fonctionne au gré des connaissances qu’on acquiert auprès des directeurs et autres responsables. Des jeunes dans leur majorité, hittistes hier optent aujourd’hui pour deux aventures mortifères l’une comme l’autre. Ils choisissent de devenir kamikazes et dans le meilleur des cas des harragas en quête, au péril de leurs vies, un avenir meilleur.
M. Mouloudj