Les transporteurs privés de matériaux de construction exerçant comme sous-traitants auprès du groupe turc ONE (Ozgün, Nurol, Engeoa), chargé de la réalisation de la pénétrante autoroutière Tizi-Ouzou – Bouira, ont protesté, hier, devant la base de vie turque pour réclamer leur dû.
«Nous ne sommes pas payés depuis sept mois. Nous avons des familles à nourrir et nos camions ont besoin d’entretien. Les sous-traitants n’ont rien pour régler nos prestations parce que eux aussi n’ont rien reçu et ils disent qu’ils n’ont plus d’argent pour honorer leurs engagements», dira l’un des chauffeurs de camions privés qui ont fermé l’accès à la base.
Les protestataires, faut-il le souligner, n’ont libéré les lieux que vers midi, après avoir reçu des promesses des responsables du groupe : «Les responsables nous ont promis une réunion avec eux pour demain (aujourd’hui ndlr). Donc, tout dépendra de ce qui sera décidé demain. En tout cas, si notre revendication n’est pas satisfaite, nous donnerons un autre sens à notre mouvement», dira notre interlocuteur.
Ainsi, une autre perturbation menace encore l’avancement des travaux qui ont déjà pris beaucoup de retard à cause des multiples problèmes, dont cette histoire de non payements des sous traitants mais aussi des oppositions non encore levées telle celle exprimée par les habitants de Maâmar qui ont bloqué la réalisation d’un viaduc de plus d’un kilomètre qui traversera leurs habitations, depuis 2016.
D’ailleurs, ces habitants ont exprimé leur volonté de continuer cette opposition en accrochant une banderole sur laquelle on peut lire «Non au viaduc dans notre village». Ils sont unanimes à dire qu’ils préfèrent mourir sous les décombres de leurs maisons que de les quitter. À rappeler qu’en novembre dernier, ce sont tous les travailleurs qui avaient décrété une grève de plusieurs jours afin d’exiger les salaires de quatre mois de retard.
Amar Ouramdane