Les jeunes de la cité populaire des 140 Logements, sud-est de Bouira, ont accueilli 2008 avec un ‘’feu de pneus’’.
Frustrés d’avoir passé la nuit du Nouvel an au noir, ces jeunes n’ont pas pris leur mal en patience et ont laissé éclaté leur colère sur le bitume de l’artère principale de la cité. Lorsque nous nous sommes rendus sur les lieux de la protestation, nous n’y avons trouvé que des traces despneumatiques brûlés et un groupe de jeunes en discussion avec des policiers en civil.
Ces derniers avaient réussi à calmer les esprits en effervescence.
«La panne d’électricité est fréquente dans notre quartier. Cela n’est pas normal ! », nous prend à témoin un des protestataires qui promet de revenir à la charge le lendemain.
« Cette panne m’a coûté mon four de carantita », renchérit un autre jeune qui gère une petite gargote dans la cité. D’autres jeunes extrapolent et, puisqu’ils y sont, soulèvent d‘autres problèmes dont celui du chômage. Et du coup, on oublie la panne d’électricité, une parenthèse qui devient insignifiante à côté de ‘’je ne travaille pas’’ qui nous assaillaient de tous les côtés.
Et il est on ne peut plus clair que le pneu sur le bitume est fondamentalement justifié par la situation sociale de tous ces jeunes. La panne d’électricité n’était qu’un prétexte pour allumer le feu.
T. O. A.