Vague d’attentats en Kabylie, l’escalade ?

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l Après une relative accalmie qui n’aura duré qu’un mois environ, en Kabylie, les groupes terroristes ont trouvé une stratégie à moindre frais qui leur permet de faire sans discontinuer le maximum de victimes parmi les forces de sécurité et les simples citoyens. Aussi bien les groupes basés dans le sud-ouest de la wilaya (Draâ El Mizan et ses alentours) que ceux du nord-ouest et est (Ouzrana-Yakouren) bénéficiant de refuges dans les massifs forestiers qu’il ont investis depuis le début de l’apparition du terrorisme islamiste en Algérie et qu’ils connaissent sur le bout des doigts, ils ont adopté une stratégie qui consiste à organiser des actes criminels dans les piémonts des zones montagneuses, des agglomérations pour ensuite se replier vers leurs refuges, sachant qu’ils seront systématiquement pourchassés par les forces combinées de l’armée nationale.

Le résultat est toujours le même : un nombre important de victimes. La topographie escarpée du relief aidant, les ratissages d’envergure, tout autant que les opérations de surveillances ou les recherches menées par les forces de sécurité font tomber implacablement des derniersdans des embuscades méticuleusement préparées dans un terrain miné et piégé par des explosifs de toutes sortes. Et quand des actions terroristes, pas nécessairement concertées sont menées simultanément ou à quelques jours d’intervalles dans plus d’une région de la wilaya à la fois, la situation revêt malgré elle un caractère de recrudescence. Lié à une conjecture politique nationale comme actuellement les élections wilayales et municipales, l’écho a tendance à s’amplifier. Néanmoins, rien ne permet de parler à l’heure actuelle de recrudescence. Il est vrai qu’en moins d’une semaine de l’an 2008, la mort de quatre policiers et des dizaines de blessés dans l’explosion de la bombe à Naciria (Laâzib) et d’autres blessés dans différentes embuscades contre les services de sécurité en Kabylie, par une même organisation, l’ex-GSPC, ressemble à une escalade. Mais à titre comparatif, dans la même wilaya et avec les mêmes criminels l’an dernier par exemple dans les massif de Tigzirt à deux jours d’intervalle, il y a eu lors de deux embuscades, plus d’une dizaines de militaires tués et autres services de sécurité blessés dont aucun chiffre n’avait été avancé. Telle qu’apparait la situation sécuritaire dans les wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès particulièrement par rapport aux autres wilayas, le vrai problème ne se situe pas dans le nombre important des actes terroristes, cela s’explique, entre autres, surtout par l’importance de la concentration des groupes sanguinaires, elle-même s’expliquant par la topographie du terrain, mais dans la quasi-régularité d’un nombre important de victimes parmi les forces de l’ordre engagées dans des actions de poursuite et également la mort de civils dans différentes explosions, le même type d’opération menées dans les autres wilayas occasionne également des pertes humaines, mais très rarement avec autant de pertes et de manière aussi systématique. La question est là.

S.K.S.

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