l « La politique de la subvention décidée l’année dernière par le gouvernement n’est pas une solution à long terme car elle ne règle en rien le problème du pouvoir d’achat elle n’est pas non plus une stratégie susceptible de développement social », avait déclaré, hier, Boualem M’rrakech, président de la Confédération algérienne du patronat, lors d’une réunion-bilan qui a regroupé les opérateurs économiques des 15 secteurs dans lesquels elle active.
Un bilan qui a permis un retour, certes, sur les activités passées mais aussi sur les actions du gouvernement telle la politique de subvention. Concernant les perspectives pour l’année 2008, la CAP compte présenter aux pouvoirs publics un mémorandum contenant des propositions concrètes et les revendications des chefs d’entreprise. Interrogé sur une probable rencontre avec les autres partenaires sociaux et le gouvernement, M. M’rrackech a espére qu’une tripartite se tienne prochainement entre partenaires sociauxet le gouvernement afin de débattre surtout des questions économiques et sociales tels le pouvoir d’achat.
Il reste, toutefois, sceptique quant à la disponibilité des pouvoirs publics à répondre aux revendications des organisations patronales. Autrement dit, l’année 2008 est celle du renforcement de l’action nationale aussi bien au niveau central que régional pour pouvoir accompagner le développement du pays dans le cadre du pacte national économique et social signé avec le gouvernement et l’UGTA. S’agissant de la loi de finances 2008, le président de la CAP a laissé entendre que certaines dispositions ont été dans le sens des propositions faites par son organisation même si cela « reste insuffisant ».
En effet, a-t-il dit, « il faut aller encore plus loin dans les allègements fiscaux et parafiscaux pour aider au développement des entreprises ». Ce qui, a-t-il expliqué, aura pour effet d’élargir l’assiette fiscale et donc de récupérer la fiscalité cédée par les allègements. M. M’rrackech s’est dit surpris de découvrir la disposition de la loi de finances qui alloue une somme supplémentaire au budget de fonctionnement de 4,3 milliards de dollars comme mesure d’aide à la stratégie industrielle. « Ce qui se traduit par une aide directe au secteur public, alors qu’une disposition du Pacte national et social stipule que le secteur privé a un rôle prépondérant dans le développement économique du pays » a-t-il renchéri.
M. M’rrackech s’est voulu plus critique envers les pouvoirs publics pour dire « qu’à notre sens, il y a un manque de visibilité des pouvoirs publics et nous nous attacherons à formuler de nouveau des propositions pour apporter notre contribution à l’instauration d’une économie de marché transparente et concurrentielle comme nous ferons des propositions dans le cadre de la stratégie industrielle ».
Nacer Ould Mammar