L’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, à en croire nos gouvernants, constitue pour le moment la préoccupation fondamentale du gouvernement.
Mais selon le ministre du Travail, seule la tripartite pourra trancher sur la question sans pour autant anticiper les évènements. A comprendre que seule la tripartite est appelée à sceller de manière claire et officielle ces augmentations. Mais pendant ce temps, les salariés trouvent du mal -d’ailleurs depuis longtemps- à arrondir leur fin du mois.
Une situation qui se corse davantage depuis les dernières augmentations de certains produits de base sans que jamais le citoyen ne soit tenu, préalablement, au courant. Après l’annonce officielle de l’augmentation des salaires des travailleurs de la Fonction publique à partir de ce mois avec effet rétroactif, les salariés prennent leur mal en patience et continuent à en payer les frais de l’inflation et les irrégularités du marché national.
Le smig plafonné à 12 000 DA est une insulte au plus démunis. Faut-il donc augmenter les salaires et rétablir la vérité des prix des produits de base ou continuer de subventionner ces derniers sans parler d’augmentation de salaires ?
Cela devrait répondre à toute une problématique d’une économie de marché marquée par l’intégration de l’Algérie à l’OMC. Pour l’heure, il importe de dire que l’inflation évaluée à 3,8 % a pesé lourd sur les ménages.
Plus encore, elle a mis à nu les dysfonctionnements du marché, les difficultés de la sphère réelle de l’économie nationale encourageant, du coup, une tendance à une baisse du pouvoir d’achat de la majorité de la population.
En effet, malgré la prochaine entrée en vigueur de la nouvelle grille des salaires en Algérie, on s’attelle à réfléchir d’ores et déjà à la meilleure manière d’atténuer les effets d’un véritable effondrement du pouvoir d’achat des travailleurs. D’aucuns en conviendront volontiers que l’année 2007 a marqué les esprits ; le marché des produits de large consommation ayant connu des perturbations sans précédent.
Les répercussions de la flambée des prix des matières premières ont été aussitôt ressenties localement. Les produits les plus affectés par l’inflation sont la pomme de terre (+60%), les fruits (+15%), les poissons frais (+13,6%), les huiles et graisses (+8,6%) ainsi que le café (+6%). Ces principaux produits, et non des moindre, ont fait couler beaucoup d’encre mais ont fait saigner à « flot » les ménages durant de longs mois. Leur prix ont dépassé tout entendement.
Il est urgent que des mécanismes soient mis en place permettant de maîtriser les indices généraux des prix à la consommation en Algérie. Avec des réserves de changes qui atteindront, selon les prévisions, prochainement les 120 milliards de dollars, l’économie nationale a tous les atouts à même de consolider la croissance hors hydrocarbure dans certains secteurs clés d’activités notamment dans les domaines agricole, industriel ou encore des services.
Une aubaine également pour le gouvernement afin d’améliorer sensiblement les conditions de vie des algériens. A défaut d’une stratégie globale et fiable, l’inflation risque de persister encore et de « chambouler » ainsi tous les indices macro économiques d’autant plus que la tendance inflationniste gagne du terrain dans le monde entier.
Les contacts se poursuivent entre les partenaires sociaux et notamment les organisations patronales pour la tenue d’une prochaine tripartite dont la date n’est pas encore fixée. Pour sa part, la CAP est prête à soumettre des propositions mais qu’il reviendra aux pouvoirs publics, en concertation avec leurs partenaires, de fixer l’ordre du jour de cette rencontre.
Nacer Ould Mammar