Elles ajoutent que « la situation sociale du pays, caractérisée par une ébullition sociale, serait derrière cette temporisation ».
La révision de la Constitution annoncée tambour battant par le FLN et ses relais politiques divise une classe politique déjà réticente quant à la fiabilité du projet, y compris au sein de l’Alliance.
Toujours selon nos sources, la révision sera soumise à « un référendum populaire au cours du premier semestre de l’année en cours ».
Les mêmes sources précisent, par ailleurs, que « le projet est fin prêt et le président de la République attend le moment propice pour l’annoncer ».
Tout en soulignant que l’amendement concernera d’autres volets, en dehors de l’article 74, elles ajoutent que « la date est fixée au mois de février prochain ».
Le choix de soumettre le projet à un référendum populaire n’est pas fortuit. Les amendements toucheront « les équilibres fondamentaux des autorités et des institutions de l’Etat, conformément à l’article 176 de la Constitution », soulignent, encore nos sources. Et d’ajouter que « le référendum interviendra après l’examen du projet de révision par les deux chambres du Parlement réunies ».
Le FLN est le, principal instigateur de la révision afin de permettre à Abdelaziz Bouteflika de se présenter aux prochaines élections présidentielles d’avril 2009, il n’en demeure pas moins que ses alliés de l’Alliance font preuve de soutien tacite à l’idée.
Contacté hier par téléphone, Bouguerra Soltani, chef de file du Mouvement de la société pour la paix, MSP, a déclaré que sa formation n’est pas au courant de cette information, « en dehors de ce qui est rapporté par la presse». Il a indiqué, par ailleurs, que « la Constitution confère au président de la République le droit d’agir ». Interrogé sur la position de MSP, si les choses évoluaient dans ce sens, Bouguerra a souligné que « tant que la mouture initiale du projet n’est pas connue, le MSP reste campé sur sa position ». A titre de rappel, le successeur de Nahnah avait déclaré sur le plateau du Forum de l’Unique « qu’il est encore trop tôt pour se prononcer ». Il déclarait, aussi « son refus d’outrepasser la Constitution qui stipule que cette prérogative relève du président de la République ». Allusion faite aux agissements de son allié de l’Alliance, le FLN. Toutefois et sans se déclarer opposé à un troisième mandat pour le président Bouteflika, il se disait favorable à tout amendement « susceptible de renforcer les libertés et la démocratie en Algérie », suggérant au passage « la tenue d’un référendum populaire et la réunion des 2/3 du Parlement ». « Notre position découlera du Conseil consultatif national qui se réunira en août 2008 », avait-il ajouté.
Pour le RND, dont nos tentatives de le joindre se sont avérées vaines, il a déjà souligné «qu’il ne s’opposerait pas à la candidature du président Bouteflika à un troisième mandat». Il a cependant fait part de son désaccord quant à la manière dont le FLN propose la révision et gère la situation.
De leur côté, les partis de l’opposition, en dehors du PT, qui ne seraient pas contre la candidature du Président à un autre mandat, le RCD et le FFS se sont déclarés contre la révision constitutionnelle.
Le FNA de Moussa Touati a conditionné sa participation aux présidentielles de 2009 à la décision du Conseil national du parti. Par cette décision, une certaine ambiguïté plane sur la position de l’invité-surprise des dernières consultations électorales quant à la candidature du Président.
Dans le cas où la révision constitutionnelle venait à être déclarée officiellement par le Président, il faudrait s’attendre d’ores et déjà à une guerre de positions, notamment chez les partis de l’Alliance.
Mohamed Mouloudj