»Les flammes de la poésie »

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Originaire du village Boudafal, commune de Ain El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Chabane Oulamara est l’un des artistes pétris de qualités liées intimement à la langue des vers dans la mesure où ses activités l’ont, en un laps de temps, propulsé sur les devants de la scène, notamment sur la scène régionale qu’il a réussi à conquérir en dépit de sa maladie chronique. Ayant vécu une jeunesse, particulièrement dure, en raison de son insuffisance rénale qui l’a condamnée à l’hémodialyse pendant près de vingt ans. Chabane avait, durant la dernière décennie pris part à plusieurs manifestations culturelles, à l’image du Festival de la poésie amazighe où il s’est distingué de fort belle manière par son attachement viscéral à sa culture ancestrale. Cela étant, l’artiste n’a pas laissé sa maladie le clouer au lit et s’en aller sans marquer de son empreinte la poésie. Au contraire, il a justement tenté de forcer, lentement mais sûrement, l’admiration qui l’a mené avec sa motivation et sa volonté inébranlable, vers une carrière qui aurait pu être substantielle s’il était encore aujourd’hui de ce monde. Doté d’un courage soutenu et d’une conviction inébranlable à l’égard de la revendication identitaire et la question amazigh, Lamara Chabane s’est montré très solidaire avec les victimes du Printemps noir, en 2001, avec un geste très significatif dans la mesure où il a même boycotté le premier prix qui lui a été décerné à l’occasion “de l’Année de l’Algérie en France”.

Durant toute sa maladie il a été, sans répit, épaulé en permanence, par son frère lequel, a toujours tenté le tout pour le tout, afin de pouvoir le soutenir de façon à surmonter sa maladie, surtout lorsque l’on sait qu’il avait atteint le stade terminal. » J’étais à ses côtés jour après jour, jusqu’au moment où il s’est éteint un certain 7 janvier 2005, à l’âge de 31 ans », raconte le frère de Lamara. Enfin, il n’est pas vain de noter que pour le premier anniversaire de sa mort, l’association Si Moh Umhend et celle de Youcef Oukaci, lui ont dédié les Poesiades. On citera le grand nombre de poèmes et maximes qu’il a laissé derrière lui. Mais sa famille compte immortaliser le produit de Lamara, une manière de lui rendre un hommage évocateur et éternel. De ce fait, une partie de ses poèmes a été éditée sous forme d’album, et ce, en collaboration avec les éditions « Ciné Kabyle » et le directeur de la culture Ould Ali El Hadi. Dans ce produit, l’artiste raconte : Elmahna, yir zher ou la mal chance, comme il a également rendu hommage à Rachid Tigzirine et Matoub Lounes. Dans ses poèmes raffinés, Chabane n’a pas omis, en dépit de sa maladie, de ciseler des vers sur l’espoir qu’il a d’ailleurs toujours gardé jusqu’à l’ultime jour de sa courte vie. En somme, il a bel et bien touché pratiquement tous les sujets sensibles, dans une société comme la nôtre. Il a en effet, déclamé un poème plein de sensibilité en l’honneur de sa mère. A l’occasion du troisième anniversaire de sa disparition, les membres de sa famille se sont recueillis, la semaine dernière, dans le souvenir, sur sa tombe.

A. H.

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