Les “G15”, voilà l’appelation pour le secteur de Berkouka que les Maâtkis trouvent un malin plaisir à employer. Cette contrée sud de Maâtkas comprend effectivement quinze villages situés, pour leur majorité, à quelques encablures du sinistre CW128, reliant Boghni à Tizi Ouzo. Le désenclavement reste un rêve lointain pour cette population de quelque 10 000 habitants. Ainsi, hormis une antenne APC, une unité de soins loin d’être efficiente, une agence postale fermée pour raisons de sécurité et un collège, cette région est plongée dans un isolement absolu, en témoigne la vétusté de son réseau routier et la précarité de l’ensemble de ses pistes. Les villages Ighil Takdibine, Tala Meda, Ath Moh Oussaïd, Ath Mohdakli, Takblit, Aït Ali ne sont encore accessibles que par des pistes à la limite du carrossable. Si c’est vrai que les maigres Plans communaux de développement (PCD) ne peuvent à eux seuls prendre en charge ces dizaines de kilomètres de chemins vicinaux de toute la commune, il n’en demeure pas moins que ceux-ci peuvent être inscrits dans le cadre du sectoriel surtout qu’on ne cesse d’avancer que l’argent coule à flots dans les caisses publiques.
Il est certain qu’on ne pourra pas lutter contre l’exode rural si l’on abandonne à leurs sorts ainsi des villages reculés de cette région tellement déshéritée.
Idir Lounès
