C’est la saison la plus faible depuis des années. Même si parfois, la production est en deçà pour cette année, c’est vraiment une catastrophe. Non seulement la plupart des oliveraies ont été ravagées par les feux mais il n’y a pas aussi eu abondance de fruits en raison des pluies tombées au moment de la formation des grains”, pense cet agriculteur de Tafoughalt. Avant de nous dire : “J’ai perdu plus de deux cents oliviers. Il n’y a aucune assurance pour nous aider. Même du côté des services agricoles, il n’est pas facile d’obtenir une subvention car nos terres sont toutes dans l’indivision”. Comme cet oléiculteur, ils sont nombreux dans cette commune ceux qui souffrent des entraves rencontrées sur le terrain. “Dans notre village, seule une piste agricole a été ouverte, puis laissée à l’abandon. Pourtant, combien de fois avons-nous vu les services agricoles venir faire des tracés pour l’ouverture d’autres pistes. Il faudrait sauvegarder ce qui reste de cette petite richesse léguée par nos ancêtres”, a ajouté notre premier interlocuteur.
Il est dans l’esprit de chaque agriculteur. Il est dans l’esprit de chaque agriculteur de lancer d’autres plantations ou à défaut de recourir au greffage de l’oléastre des oliviers sauvages qui ne manquent pas du tout dans les champs, mais la crainte est toujours là. “J’ai beau défricher les alentours de ma jeune plantation formée de deux cents arbustes, il a suffi d’une journée caniculaire et d’un feu déclaré un peu plus loin pour la voir partir en fumée. C’est décourageant”, tel est l’avis recueilli auprèss d’un autre agriculteur du même village.
En dépit de tout cela, Ammi Slimane se lève très tôt pour s’occuper des oliviers calcinés. “Je dois d’abord couper toutes les branches et les troncs morts. Après, je commencerai la greffe car ce n’est pas le moment”. Juste à côté, une autre famille fait de même. Alors que du côté des autres villages tel Ighil El Vir et les hameaux environnants, les oléiculteurs commencent même à avancer dans les terres forestières qui ne leur appartiennent pas. “Pourquoi laisser tant de jeunes oliviers gagnés par la forêt alors que les services concernés les ont abandonnées ? Je vais m’occuper d’eux pour gagner ma vie et celle de ma famille.
Une fois que les concernés seront là, je les leur céderai”, estime un habitant d’Ath Moh Kaci dans la même municipalité. Effectivement, notre interlocuteur a enfreint la loi mais il a tout à fait raison quand on sait que cette réserve forestière est laissée aux braconniers. Finalement, la prise en charge de l’agriculture de montagne est en deça des espérances des uns et des autres.
Amar Ouramdane
