Les cobayes des classes pilotes

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Seddouk 22 janvier 8 h du matin Les lève-tôt sont déjà à leurs postes de travail ; dehors, le soleil fait sa première apparition derrière le mont Achtoug, et les premières chaleurs de la belle journée qui s’annonce, se font sentir. Les lycéens se sont rassemblés peu à peu devant le lycée, pas pour rejoindre les bancs des classes mais pour organiser une marche. Les lycéens regroupés devant le lycée Mohali ont débuté leur marche en fusionnant avec un autre groupe du lycée technique.

Empruntant le chemin menant à la daïra où ils se sont rassemblés en scandant des slogans les lycéens ont manifesté pour faire savoir aux autorités leur mécontentement et leurs craintes d’un avenir incertain. “Assez, nous ne voulons pas être des cobayes d’une réforme du système éducatif, le nouveau programme est trop chargé et difficile, même pour être assuré par nos professeurs ; d’ailleurs, l’année passée nous n’avons même pas pu terminer le programme de la deuxième année passée et en troisième, nous nous retrouvons avec des matières secondaires en plus, comme les sciences islamiques, deux heures par semaine au détriment du volume horaire des matières essentielles : la physique et les mathématiques de coefficient 6 et la technologie de coefficient 7”, affirment T. I. étudiant en génie mécanique et B. T. étudiant en génie des procédés au lycée technique.

D’autre part, un enseignant préférant garder l’anonymat, a mis en doute l’utilité et la réussite de cette réforme éducative pour les filières de terminale du moment que les livres et les manuels scolaires contiennent beaucoup de fautes scientifiques et linguistiques.

Après presque un quart d’heure devant la daïra, les lycéens ont bloqué la rentrée principale de la ville de Seddouk pénalisant ainsi les piétons comme les voitures. Il est presque dix heures, les lycéens se dispersent peu à peu décidés à sécher les cours pendant toute la semaine, jusqu’à samedi prochain.

“Un temps de latence nécessaire pour que les autorités trouvent une solution” nous dira un lycéen. Les parents d’élèves désorientés, ne sachant plus à quel saint se vouer, dans une Kabylie, déjà attristée par les grèves successives des enseignants puis des étudiants universitaires, et voilà que les lycéens ont rejoint, eux aussi, le camp des grévistes ! A qui le tour ?

Samir Ikhenache

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