Les états généraux du cinéma ou l’extrême urgence

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Il faut un véritable plan Marchal  » ; tranchera B. Hadjadj, président de l’association des réalisateurs et producteurs algériens, le lendemain de la clôture de la huitième édition du Festival du film amazigh (FFA) à Sétif. Un constat qui renseigne on ne peut plus clairement quant à la situation dans lequel se débat le cinéma national depuis l’Indépendance à ce jour. Au fait qu’est –il advenu des ciné-clubs, des salles de cinéma et de projection ? Ils se sont éteints un par un au fil des jours. D’ailleurs, cela traduit l’état du cinéma en général et en particulier de la culture en général.

La huitième édition du FFA a été un véritable carrefour de rencontres pour les hommes de cinéma ; cinéastes, producteurs, réalisateurs…se sont concertés et ont débattu.Les spécialistes se sont attachés à énumérer les mesures exceptionnelles à prendre pour amorcer le déclic salutaire qui permettra de rompre avec la léthargie du secteur de la culture. A ce titre, avant toute chose, un besoin urgent de se réorganiser se fait sentir dans le secteur. Le cinéma étant la locomotive de la culture, il faut axer la démarche sur un travail de sensibilisation qui touchera tous les pans du secteur pour secouer le cocon du septième art, diront les spécialistes approchés : réalisateurs, scénaristes, …et autres.  » Le volet législatif, formation et celui de la médiatisation sont autant de maillons constituant la chaîne du cinéma qu’il faudra fortifier et revitaliser « , ont- il abondé.  » L’ordonnance de 1968 semble être dépassée ; Il faut une nouvelle réglementation et un nouvel ordre. Le manque de formation dans tous les secteurs et puis le travail de réhabilitation, restauration et de distribution. Le tout devra être soutenu par le vecteur médiatisation…tout cela est un véritable chantier « , diront- ils. Par ailleurs, B.Hadjadj a souligné la nécessité de fixer un seuil d’exigence à tous les niveaux pour espérer relever la qualité de production des œuvres, ainsi que le problème de la langue à utiliser en TV et cinéma en Algérie. L’orateur n’a pas manqué de saluer l’effort des hommes de théâtre qui ont entamé un travail dans le sens de  » standardiser  » la langue. En outre, la prolifération de festivals : long-métrage, court métrage, documentaire,fiction… ; le chapitre promotion des œuvres à l’étranger, l’ouverture à travers un partenariat avec d’autres festivals insuffleront au secteur une nouvelle énergie.

Il est vrai que les 500 salles de cinéma héritées à l’aube de l’Indépendance ne sont plus qu’un vague souvenir englouti dans les dédales des sentiers battus et tortueux du temps qui passe. L’émission Ciné-cinéma de Ahmed Bedjaoui fut l’un des fleurons présenté sur notre non moins célèbre- par la médiocrité de son programme- unique chaîne TV. Le Festival du film amazigh est, selon plusieurs cinéastes, par son parcours et son statut international, la locomotive du cinéma national. A chacune de ses stations, il lègue l’espoir de la relance des infrastructures du cinéma, fait germer des ateliers de formations, tissent des liens entre les hommes du secteur….selon la ministre de la Culture Khalida Toumi, des mesures seront prises pour faire renaître le cinéma national de ses cendres. Seule une volonté politique est en mesure de le réhabiliter et le réanimer. Tant mieux ! Amar Laskri, Bouguermouh, Azzedine Meddour,…..et tous les cinéphiles jubileront au grand bonheur du cinéma, en particulier, et de la culture en général.

Ahmed.Kessi

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