Une tension visible sur le front social

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l Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a indiqué, dimanche à Alger, que le rapport adressé au président Bouteflika n’a pas évoqué une « prétendue » explosion sociale, mais a, plutôt, relevé une tension « visible » du front social. « Contrairement à ce qui avait été dit, le rapport de la CNCPPDH adressé au président de la République n’a pas du tout évoqué une prétendue explosion sociale qui serait imminente », a affirmé M. Ksentini, invité du forum de la Chaîne III de la Radio nationale « En toute franchise », précisant que ce volet du rapport fait état d’une « tension visible » du front social. Il a souligné, à ce sujet, que « les droits sociaux sont palpables », précisant qu’à partir de ce principe, « le constat de la commission sur la malvie du citoyen est un constat corroboré par la réalité ». M. Ksentini a, toutefois, reconnu que le gouvernement a fourni des efforts « louables » pour prendre en charge les problèmes sociaux, relevant cependant que « les fruits de ces efforts tardent à venir ».

« Nos concitoyens se plaignent de la cherté de la vie, de la détérioration de leur pouvoir d’achat et de la crise du logement », a-t-il soutenu, ajoutant qu' »il n’est pas judicieux d’occulter le fait que des jeunes Algériens risquent leur vie dans la mer pour connaître la persécution en Europe ». Il a démenti, en outre, l’existence de centres de détention secrète ou de torture en Algérie, indiquant que « cette information a été colportée par une ONG dans le but de porter atteinte à l’image de l’Algérie ».

M. Ksentini a récusé, par ailleurs, l’intention exprimée par le SG de l’ONU de former une commission indépendante pour « enquêter » sur l’attentat ayant ciblé la représentation de cette organisation à Alger, estimant que cette idée « allait dans le sens d’une résurrection de la vieille question de qui tue qui ».

« Je pense qu’en se rétractant, M. Ban Ki-moon a pris conscience de cette dérive », a-t-il soutenu, soulignant que l’enquête menée par les services de sécurité (algériens) contient des réponses « claires » quant aux commanditaires et les auteurs de cet attentat terroriste.

A propos des 56 détenus algériens dans les prisons de Libye, M. Ksentini a tenu à dénoncer ce qu’il a qualifié de « pratiques extrêmement ahurissantes », illustrées, a-t-il dit, par l’amputation des mains de trois ressortissants algériens. Il a, également, dénoncé le sort qui a été réservé aux trois universitaires algériens en Egypte, évoquant, dans le même sillage, plusieurs cas d’Algériens emprisonnés en Tunisie. « L’Etat algérien n’a jamais tourné le dos aux problèmes de ses ressortissants à l’étranger », a-t-il relevé, affirmant, dans ce contexte, que « le problème des détenus algériens séquestrés à Guantanamo connaîtra incessamment son épilogue ».

R.N.

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