Un cadre politique, réglementaire et commercial clair s’impose

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L’Algérie, où la présence de sociétés étrangères dans la production énergétique est de 15%, est parmi les pays qui ont attiré des IDE. Le rapport 2007 rédigé par la Banque mondiale (BM) sur le climat des investissements dans le monde place l’Algérie au 104e rang sur 150 pays.

L’Algérie est considérée comme le seul pays au Maghreb où l’économie est en pleine mutation, notamment avec un programme de privatisation qui touche tous les secteurs. Depuis 2005, 350 entreprises publiques ont ouvert leur capital au privé. 100 entreprises publiques vont être privatisées pour le premier semestre 2008.

Huit projets dans l’hôtellerie sans compter les 80 contrats signés cette semaine dans le domaine du tourisme et les centres d’affaires, 5 projets de dessalement d’eau de mer, un dans le domaine de l’énergie, 2 dans la pétrochimie et autres. Cette année, plusieurs délégations d’opérateurs et entreprises étrangères ont séjourné dans notre pays, dans l’objectif de prospecter le marché local, à la recherche d’opportunités d’investissement.

Des hommes d’affaires émiratis, notamment, montrent actuellement un intérêt d’investir dans différents domaines, notamment l’industrie, l’agriculture et les services. Le coût de leurs investissements est estimé à pas moins de 25 milliards de dollars, dont le plus important est le groupe Emaar Mohamed Alabbar, qui vient en tête de liste avec un investissement global estimé à 20 milliards de dollars. Un investissement dérisoire par rapport aux 1000 milliards de dollars de chiffre d’affaires.

Mais si les investissements se font d’une manière très timide particulièrement de la part des Européens, cela est dû à plusieurs facteurs tels que l’existence d’un cadre politique clair, réglementaire et commercial qui renforce la stabilité économique et institutionnalise l’Etat de droit, la situation sécuritaire, la bureaucratie, ce qui est susceptible de freiner les opérateurs à investisseur dans le pays où déjà la facilité de l’activité économique est de mise et sans retour. Même si beaucoup de contraintes sont en train d’être levées, l’entrave la plus difficile reste celle du financement. Mais celle-ci n’est pas la seule puisque les IDE sont d’abord et avant tout attirés par des taux de croissance élevés. Or, selon M. Ben Abdellah, un économiste, « l’Algérie est en voie de redémarrage économique, ce qui suppose un coût extrêmement élevé et il ne faut pas s’attendre à ce que les investisseurs étrangers viennent subir ce coût.

Ils attendront plutôt que les acteurs nationaux le subissent pour venir par la suite partager » les fruits de la croissance. Certes, l’Algérie offre beaucoup d’avantages, mais les investissements étrangers ne sont pas attirés uniquement par les ressources naturelles. Aujourd’hui, estime cet économiste, si en Algérie les investisseurs étrangers « se dirigent essentiellement vers les hydrocarbures, c’est parce que c’est un secteur qui a une croissance élevée. Quand les autres secteurs auront dégagé une croissance aussi importante, ils pourront attirer les IDE ».

Cependant, la politique algérienne de promotion des IDE présente encore des «limites structurelles». Les résultats obtenus en termes de flux d’IDE sont modestes par rapport au potentiel d’investissement dont est dotée l’Algérie. Des atouts, très nombreux, restent encore peu explorés, à savoir les richesses naturelles et le potentiel industriel et touristique. «En effet, l’Algérie a obtenu des résultats positifs dans un nombre de secteurs, tels que les hydrocarbures, les télécommunications, la pharmacie, la sidérurgie et la chimie.» «Bien que les chiffres officiels soient à prendre avec précaution, les pics atteints en 2001-2002 avec 1200 millions de dollars sont le résultat de quelques gros investisseurs. Il est difficile de tirer pour le moment de véritables conclusions sur les dernières tendances en raison d’une absence de suivi des investissements de l’ANDI», selon le rapport de la CNUCED.

Mais, selon les rédacteurs du rapport, « il est sans doute encore un peu tôt pour savoir si le pays fera preuve d’une stabilité politique nécessaire pour attirer et maintenir des niveaux substantiels d’investissements directs».

Au titre des comparaisons des performances de l’Algérie avec les pays du Maghreb, il est fait mention, en se basant sur le rapport sur la compétitivité des systèmes économiques nationaux du World Economic Forum, que «l’Algérie s’est classée 74e au niveau mondial, derrière la Tunisie (38e), l’Egypte (58e) et le Maroc (61e)».

Nacer Ould Mammar

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