Attendu surtout sur le frais soutien affiché par le parti à l’optique de la révision constitutionnelle, ce conseil de wilaya aura néanmoins tourné essentiellement autour de la question de l’organisation du congrès ordinaire du parti prévu au mois de mai prochain. La question a d’ailleurs fonctionné comme écran par rapport à celle relative à la révision constitutionnelle. Les cadres du parti ont soigneusement évité le sujet sur lequel Ahmed Ouyahia aura converti le RND sur le tard. Une certaine crispation était néanmoins perceptible dans l’aréopage. L’évocation du soutien du parti à la révision constitutionnelle, qui ouvrirait la voie à un éventuel troisième mandat de Bouteflika, n’aura suscité que de timides applaudissements malgré l’effort méritoire de ceux qui apparaissent comme d’opportuns chauffeurs de salles. Dans les coulisses, les cadres se montrent assez surpris par le nouveau tropisme d’Ouyahia. Quand on ne donne pas sa langue au chat, on évoque l’éventualité d’un deal qui ferait du chef du RND un vice-président de la République, c’est-à-dire un potentiel sucesseur de Bouteflika d’ici un lustre. Le chef du RND, de son côté, montre, à travers ce qui est présenté comme une lettre explicative, qu’ils s’en fiche comme de sa dernière chemise de l’opinion de ses lieutnants sur cette question. Ses explications ampoulés n’apportent rien de substantiel par rapport à la question. Ouyahia tient à connaître l’opinion des militants sur pratiquement toutes les questions politiques mis à part justement celle, très actuelle, de la révision de la question.
Un questionnaire est distribué et sollicité l’avis des collectifs militants sur des questions comme le fonctionnement du parti mais aussi la réconciliation nationale, la lutte antiterroriste et la coalition. C’est semble-t-il un sondage grandeur nature, qui servira d’outil de travail lors du congrès. Ouyahia veut pratiquement tout savoir. Il enjoint même que lui soit destinées les feuilles de présence aux réunions avec les noms des absents. Car d’ici son congrès, le RND-Béjaïa promet de se livrer à un véritable cycle marathonien de réunions, indique M. Omar Alilat qui avise, à la cantonade, que “plus aucun écart ne sera désormais toléré”.
A bon entendeur…
M. B.