L’eau coule à flots !

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Le studio de la Télévision était plein à craquer. La venue de Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, au Forum hebdomadaire de la Télévision nationale a attiré un large panel de journalistes. Les services de l’ENTV étaient dans l’obligation de  » manœuvrer  » durant toute la soirée pour faciliter à chacun son travail. Le compartiment destiné aux journalistes était trop exigu pour contenir la trentaine d’envoyés, à tels point que certains ont couvert l’événement debout.

Le décor est planté. Les projecteurs dégageant une lumière blanchâtre à vous aveugler, sitôt allumés, les photographes actionnent leurs appareils, sans flaches, derrière la dernière ligne des journalistes. Après une simple présentation du ministre et les avis  » hâbleurs  » de certains citoyens apostrophés dans la rue sur Abdelmalek Sellal, les journalistes prennent le relais pour passer, disons-le  » aux choses sérieuses « .

Béni Haroun,  » le plus grand barrage réalisé en Algérie « , dira le ministre, n’est plus en proie à des risques d’utilisations, a argué le ministre, en précisant que, les travaux engagés depuis 30 ans tiraient à leur fin depuis 2003, la date de la mise en service du barrage afin d’alimenter les cinq wilayas de l’Est, à savoir, Constantine, Mila, Jijel, Batna et Khenchla. La capacité du barrage est de  » 960 millions m3, il est actuellement à 440 millions m3 « , informe le ministre. Par ailleurs, l’invité de l’Unique a souligné que les  » fuites  » d’eau survenues sur le coté droit du lac du barrage sont définitivement réglées par des experts étrangers, qui ont réaffirmé la solidité du barrage « . En outre, il a relevé que  » le contrôle du barrage se fait même pour les séisme, les barrages sont construit selon des normes universelles « . Le projet de transfert des eaux de In Salah vers Tamanrasset n’était pas en reste, puisque le ministre s’est étalé sur le projet et son importance pour la région du Grand Sud. Ce projet a été lancé par le président de la République le mois passé. A ce propos le ministre a indiqué que cette eau pourvoira la région jusqu’à l’horizon 2025. Abordant la situation de la pluviométrie en Algérie, M. Sellal l’a qualifié de pauvre, vu les pourcentages arrêtés par la Banque mondiale qui sont de l’ordre de 1 000 m3 / an au moment où l’Algérie  » reçoit « , 600 m3 /an. Néanmoins, le ministre a assuré que l’Algérie compte stocker 8,8 milliards m3 sur les 17 milliards qu’elle enregistre chaque année. Toujours dans le même sillage, il a indiqué que le nombre de barrages atteindra 72 d’ici 2009, tandis que d’autres verront le jour pour le deuxième projet quinquennal.

Apostrophé sur le prolongement de l’extraction du sable des oueds, Abdelmalek Sellal a déclaré que suite  » aux énormes chantiers lancés « , son département a décidé de  » prolonger les délais de l’exploitation des sables hydrauliques « , mais sans pour autant,  » accorder de nouvelles autorisations d’exploitation.” Une manière, selon le ministre, d’endiguer  » les conséquences écologiques néfastes sur la nature et sur l’homme « .

A propos des exploitations des eaux pour l’agriculture, le ministre des Ressources en eaux a relevé que le Contrôle technique hydraulique, CTH  » contrôle, obligatoirement toutes les exploitations « , afin, a-t-il ajouté, de parer  » à toute mauvaise exploitation des eaux « . Après un tour d’horizon sur les autres aspects du secteur de l’hydraulique, les questions sur les barrages et l’exploitation des eaux potables reviennent encore une fois. Ainsi, à propos de la fin du transfert des eaux de Taksebt vers Alger, le premier responsable du secteur a indiqué que,  » les 650 000 m3 de Taksebt seront transférées vers la fin du mois en cours « . A des questions relatives aux dédommagements des propriétaires de terrains expropriés pour la construction des barrages et des transferts, il a affirmé que  » l’Etat paye les indemnités selon les lois de la République « . A propos des eaux minérales, M. Sellal a souligné qu’une anarchie caractérisait cette activité qui est, depuis l’ouverture du marché, soumise à des lois la régissant. 40 nouvelles marques ont vu le jour depuis. Il a précisé que la loi organise l’activité selon les composantes de cette eau, comme les eaux minérales, de source ou de table.  » Oued El Harrach sera désinfecté à l’aide d’essences essentielles « , a déclaré le ministre.

Enfin le ministre a insisté sur la consommation rationnelle de ce produit vital qu’est l’eau avec des campagnes de sensibilisation du citoyen, en effet, ce dernier doit apprendre à payer l’eau qu’il consomme, a insisté le ministre.

Mohamed Mouloudj

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