Un réseau routier obsolescent

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S’il est un secteur qui fait l’unanimité quant à sa nécessaire refonte en profondeur, c’est bien celui des travaux publics. Opérateurs économiques, élus, citoyens, dans un consensus aussi élargi que rare s’accordent à répéter à l’envie que le réseau routier de la wilaya est dépassé, à un point tel qu’il n’arrive que laborieusement à jouer son rôle de vecteur d’échanges avec l’arrière-pays.

Dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance 2005/2009, d’énormes moyens ont été alloués au secteur des TP et plus particulièrement pour le développement des infrastructures routières. C’est le dernier, rapport de la DTP qui le dit… Ainsi parallèlement aux projets relevant de programmes antécédents à achever, comme l’évitement du chef-lieu de wilaya par notamment un pont enjambant la Soummam, sur le point d’être inauguré, un programme de développement a été arrêté. Il s’agit principalement de la modernisation et de l’aménagement en 2×2 voies des principaux axer routiers. Deux chantiers sont actuellement en cours. Si le tronçon Oued-Ghir-El Kseur connaît une allure régulière que rien ne vient contrarier, celui de la traversée de Tichy est à l’arrêt, du fait de l’opposition des propriétaire terriens. Les autres volets du programme complémentaire se résument à la modernisation des routes nationales, des chemins de wilaya dont l’état constitue un handicap certain à l’amélioration des échanges et des conditions de vie des populations desservies, la réalisation d’ouvrages d’art sur les grands axes de manière à assurer la sécurité des usagers et la fluidité du trafic et enfin de décongestionner les grands centres urbain par la réalisation de trémies et de voies d’évitement. Enfin, le grand œuvre, la réalisation de la pénétrante de 105 km, Béjaïa-El Adjiba-Bouira qui en est encore au stade des études. Tous ces projets ont un coût. Ainsi pour la seule année 2007, l’autorisation de programme retenue est de l’ordre de 145 milliards de centimes ! Concernant les contraintes, hormis l’absence de grandes entreprises de réalisation et le manque de stations d’enrobés et de carrières d’agrégats, le développement de ce secteur se heurte à l’opposition des populations. Le cas de Tichy est symptomatique d’une situation de blocage induite par soit par des empiétements sur la voie publique, soit l’imprévision des propriétaires quant aux passages à réserver aux servitudes. Trois hôtels se sont en effet accaparés, le plus facilement du monde des espaces qui aujourd’hui bloquent le dédoublement, seule issue pourtant au récurrent problème de la traversée de la station balnéaire, surtout pendant la saison estivale : L’hôtel Hammadite avec 860 m2 d’empiétement se taille la part du lion, suivi par le Saphir bleu avec 572 m2 et enfin le club Alloui avec 218 m2. Le réseau routier de la wilaya de Béjaïa a grandement besoin, non pas de relockage, car il est arrivé à saturation, mais d’une sérieuse prise en charge et d’un développement qui requièrent innovation, imagination et volonté de bien et mieux faire.

M. R.

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