Les robes noires ont marché de nouveau, hier, à Tizi-Ouzou, «contre le
système, l’instrumentalisation de la justice et en solidarité avec les détenus du drapeau amazigh».
Les avocats ont répondu, en effet, à l’appel du Conseil de l’ordre du Barreau de Tizi-Ouzou pour observer une journée de grève à travers toutes les juridictions relevant de la cour de Tizi-Ouzou, hier, et organiser une marche contre le système et en guise de protestation contre les arrestations «arbitraires des jeunes et leur mise sous mandat de dépôt».
Le rassemblement des avocats s’est fait à la cour. Ces derniers étaient vêtus de leurs robes noires et des drapeaux amazigh et national, tout en brandissant des affiches et des pancartes. On pouvait lire sur quelques-unes d’entre elles «Le drapeau amazigh n’est pas un facteur de division», «Le drapeau amazigh n’est pas une menace pour l’unité nationale», «On ne veut pas d’un traitement judiciaire à un problème politique», «La bande doit répondre de ses actes, d’accord mais il faut une remise en cause du système qui l’a généré», «Pour une justice indépendante», «Libérez les détenus !», «Algérie libre et démocratique».
Tout le long du chemin emprunté de la cour vers le tribunal, ils ont scandé : «Libérez les détenus !», «Mazalagh d’Imazighen», «Adala Hourra démocratia», «Système dégage !», «L’avocat s’engage, système dégage !», «Gaid Salah dégage !», «Bedoui dégage !», «Bensalah, Fenniche dégagez !», entre autres.
A noter que le Conseil de l’ordre du Barreau de Tizi-Ouzou a, dans les résolutions de sa réunion extraordinaire tenue le 24 juin 2019, tenu «à dénoncer les arrestations arbitraires et la traduction en justice pour atteinte à l’unité nationale de citoyens qui n’ont fait qu’affirmer et défendre leur identité amazighe», lors de la marche de vendredi dernier. Ils ont également «mis sur pied un collectif du Barreau de Tizi-Ouzou et ouvert un registre de constitution à tous les avocats du Bâtonnat de Tizi-Ouzou désirant y participer. Ils ont aussi appelé à une mobilisation sans précédent pour cette cause noble, qui n’accepte aucun marchandage».
Les avocats ont déclaré «maintenir leur engagement avec le mouvement citoyen dans lequel nous nous reconnaissons et assurons nos concitoyens de ne ménager aucun effort pour faire aboutir la revendication du peuple algérien souverain». Et de poursuivre : «Nul ne pourra diviser le peuple algérien dans son élan patriotique pour un espoir démocratique de voir une Algérie libre, indépendante et plurielle.»
Les communaux reviennent également à la charge
Les travailleurs des communes affiliés au SNAPAP ont battu également, hier, le pavé «contre le système» et pour exprimer leur «soutien au mouvement populaire».
Ils étaient des milliers à répondre à l’appel du SNAPAP pour une mobilisation massive, en faveur du mouvement populaire. Plusieurs communes affiliées à ce syndicat étaient présentes avec des pancartes, qui les différencient les unes des autres dans les carrés.
La marche s’est ébranlée du portail de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou et a pris fin à la place Matoub Lounès. «Libérez l’Algérie !», «Libérez les détenus !», «Système dégage !», «Non au système des bandes !», «Non au dialogue avec les symboles du système !»,… Les travailleurs et les syndicalistes ont scandé en chœur : «Y en a marre de ce pouvoir !», «Allah allah ya baba djina nahou el issaba !», «Klitou leblad yasaraquine»…
Kamela Haddoum.