«Non à la fermeture de l’entreprise»

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Les travailleurs de la Nouvelle Briqueterie Soummam d’Amizour (NBS) ont organisé hier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour protester contre la fermeture de leur entreprise et leur licenciement, qu’ils jugent «abusif», par son propriétaire. «Cela fait trois mois que nous sommes licenciés en violation des dispositifs de la législation du travail. Malgré la disponibilité des travailleurs à dialoguer afin d’ouvrir une perspective d’avenir à l’entreprise, l’employeur entretient le pourrissement qui peut aboutir à son démantèlement», a dénoncé la section syndicale UGTA de la SARL NBS Amizour dans une déclaration rendue publique. Brandissant des banderoles et pancartes sur lesquelles nous pouvons lire : «Non à la fermeture de l’entreprise NBS», «Non à la désindustrialisation de la région» ou encore «Non à l’exploitation, non au chômage», ces travailleurs reprochent au parton de la briqueterie NBS d’avoir entamé les procédures de liquidation de l’entreprise sans consultation du partenaire social. «Le propriétaire de l’entreprise a procédé d’une manière unilatérale aux procédures de fermeture de la briqueterie, sans nous consulter. Il a fait venir un huissier de justice pour finaliser ces procédures et il a décidé d’accorder quelques mois de salaires aux travailleurs, faisant fi du code de travail», nous a indiqué l’organigramme de la section syndicale de la SARL NBS. Des partis politiques et autres organisations étaient aussi présents au lieu du rassemblement pour soutenir ces travailleurs dans leur combat. «Après la fermeture de l’entreprise publique d’Amizour SOCERCA, la briqueterie de la même commune est menacée de liquidation, qui hypothéquerait l’avenir de dizaines de familles. Nous, militants du MDS de Bejaïa dénonçons avec force cette volonté de fermeture illégale de cette usine et soutenons l’ensemble des travailleurs qui résistent», lit-on dans la déclaration du soutien du MDS, parvenue à notre rédaction. Pour le PST de Bejaïa, cette fermeture est en déphasage total avec le discours officiel des pouvoirs publics. «Le gouvernement parle de création d’entreprises et d’emplois pour résorber le chômage, alors que nous assistons aux fermetures des entreprises», a souligné le S/G du PST de Bejaïa. De son coté le comité de solidarité des travailleurs de Bejaïa a dénoncé les agissements « hors la loi » du parton de la briqueterie NBS et la «complicité» de l’Inspection du travail. «Le propriétaire de l’entreprise a enfreint les lois de la République concernant le code du travail. Il a procédé à la fermeture de son unité  sans déposer le bilan, qui doit être certifié par un commissaire aux comptes. Il veut liquider l’entreprise pour s’emparer du terrain obtenu dans le cadre d’une concession. Normalement, il devrait être poursuivi au pénal par l’Inspection du travail, qui, malheureusement, s’est figée dans un silence complice», dénonce le représentant du comité de soutien aux travailleurs de Bejaïa. Présent au rassemblement pour défendre la cause de ces travailleurs licenciés, H. Boumedjane, du bureau de LADDH de Bejaïa a affiché son «son soutien indéfectible aux droits de ces travailleurs. « Nous avons constaté dans le dossier que les travailleurs de la NBS nous ont transmis des failles et des violations des lois de la République par le parton de l’entreprise. Il a signé en 2012 un protocole d’accord en vertu duquel il a obtenu un prêt pour le redressement de l’entreprise. Aujourd’hui, il renonce à ses engagements, prenant en otage les travailleurs», a-t-il affirmé.

Boualem Slimani

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