Zone d’“inactivité”

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Créée au début des années 90 sur un terrain vague et légèrement accidenté, situé aux abords de la RN 74 et à l’entrée sud de la ville, la zone d’activité de Seddouk, quinze années plus tard, n’arrive toujours pas à atteindre les objectifs escomptés, du fait que sur les 23 lots vendus, seuls trois unités de production ont vu le jour pour le moment. Pourtant, la défunte Agence foncière, promotrice du projet a mis les moyens qu’il faut en matière d’accueil des projets en dotant cette zone de voies d’accès appropriées et des réseaux électriques, d’assainissement et d’eau courante. Au départ, les promoteurs ont certes buté sur des retards exorbitants pour l’établissement des actes de propriété indispensables pour la demande de permis de construire. En effet, ces sésames ne leur ont été délivrés qu’au bout de 6 à 8 années plus tard. D’ailleurs, plusieurs promoteurs las d’attendre, se sont carrément désistés et ont été remplacés par d’autres. Le plus surprenant, cette contrainte laquelle a été levée au début des années 2000 n’a pas pour autant incité les promoteurs à démarrer leurs projets. L’Agence foncière locale en charge du suivi des procédures, notamment du respect du cahier de charges a été dissoute au profit de l’Agence foncière centrale de wilaya, laissant derrière elle nombre de projets initiés ou entamés. Afin de ratisser large parmi les électeurs, les candidats aux élections locales ont, pour la plupart, mis en avant dans leurs discours électoraux lors des campagnes électorales, la redynamisation de cette zone pour enrayer le problème du chômage qui touche cruellement la frange juvénile en âge de travailler et dont le taux est situé approximativement aux alentours de 50%. Aujourd’hui, le rêve le reste, cette zone est devenue, le moins que l’on puisse dire, le symbole de grandes illusions perdues pour un grand nombre de Seddoukois en âge de travailler, lesquels ont longtemps espéré, des années et des années l’avènement des unités de production comme prévu dans les cahiers de charges y afférents. Pour être plus clair, la population de Seddouk s’accroit notamment en ville à une vitesse effrénée suite au nombre vertigineux de logements que construisent les pouvoirs publics ou les auto-constructeurs privés pour la plupart fuyant la misère dans les villages pour une dérisoire amélioration en ville que certains ne trouvent pas d’ailleurs. Pour cela, une zone d’activité a été créée et est prête depuis belle lurette à recevoir les projets. Les autorités locales doivent placer au sommet de leurs préoccupations la redynamisation de cette zone indispensable pour juguler le chômage, source de misère sociale et de fléaux dangereux qui guettent la masse juvénile. Des centaines de jeunes continueront à affluer à la mairie pour le filet social ou un pré-emploi. Des jeunes filles sont employées dans des commerces privés pour la bagatelle de 3 000 DA sans avantages sociaux, notamment l’assurance. Pis encore, les jeunes pour lesquels aucune oreille ne semble leur être tendue parmi ceux censés le faire et par l’absence de perspectives d’emploi se rabattent sur le travail saisonnier quand il existe, sinon ils s’adonnent à une misérable activité de récupération des déchets ferreux et plastiques ou au vol de produits agricoles saisonniers. Seule une infime partie, parmi eux qui ont des parents pouvant leur procurer des postes de travail dans les peu d’organismes publics de la commune se retrouvent à Seddouk.

L. Beddar

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