Ambiance mitigée à Alger

Partager

L’appel lancé par l’Intersyndicale de la Fonction publique pour un débrayage de trois jours n’a pas eu l’effet escompté, du moins pour la journée d’hier, au campus universitaire de Bouzaréah, où nous nous sommes rendus. A l’intérieur de la faculté des sciences sociales, l’ambiance ne renseigne guère sur une journée de grève. Les cours ont été dispensés normalement en cet après-midi printanier. Les étudiants rencontrés sur les lieux sont catégoriques : « Aucun signe de grève ici à Bouzaréah », lance à notre adresse une étudiante en deuxième année sociologie.

De Bouzaréah à Bab El Oued, au fief du Conseil des lycées d’Algérie, CLA du défunt Redouane Osmane, au lycée Emir Abdelkader, « la grève été suivie par 15 enseignants sur les 68 que compte le lycée», déclare Mme Fatma-Zohra Mansouri, directrice du lycée. Une restriction nous a été imposée par les services de sécurité du lycée. Sans une autorisation de l’Académie d’Alger, nous ne pourrons pas prendre contact avec les enseignants dans l’enceinte du lycée.

La directrice qui nous a reçus dans son bureau a avancé « qu’aucun fonctionnaire du corps administratif n’a fait grève ». Et d’ajouter, par ailleurs, que « les adjoints d’éducation ont assuré des cours de révision pour les élèves notamment ceux des classes de terminale ».

Il faut signaler que le lycée Emir a connu plusieurs grèves au cours de cette année scolaire. Interrogée sur le fait d’assurer des cours de soutien aux élèves ne serait pas une manière de briser la grève des enseignants, Mme Mansouri a assuré que ces cours dispensés ne porteront pas sur les nouveaux cours, une manière pour elle « d’éloigner l’élève des querelles des grands».

De leur côté, les enseignants du lycée Emir que nous avons rencontrés affirment que plus d’une vingtaine a adhéré à la grève lancée par l’Intersyndicale de la Fonction publique.

Au lycée El Idrissi, à la place du 1er Mai, nous avons constaté de visu que la grève est largement suivie.

A la différence du lycée Emir Abdelkader, élèves, enseignants et autres fonctionnaires du lycée ont boudé ici leur poste pour la journée d’hier. « Seuls deux enseignants sont venus assurer les cours mais sans pour autant le faire », a déclaré un agent au lycée.

Par ailleurs, la grève observée au lycée est soutenue par les élèves qui ont décidé d’apporter main forte à leurs enseignants.

Le fait nouveau dans cette grève est que tous les responsables des lycées, du moins à Alger, exigent des journalistes une autorisation signée par l’Académie d’Alger. Drôle de manière de rétention !

Mohamed Mouloudj

Partager