Contre toute attente, la rencontre de M. Mehala n’a pas de rapport, a-t-il expliqué, avec cette histoire. “Je suis âgé de 69 ans aujourd’hui et je me sens sincèrement dans l’incapacité de poursuivre cette lourde tâche”, a-t-il annoncé à l’assemblée populaire, et dans une salle de délibération archicomble. Il faut dire, en effet, que ladite salle s’est avérée exiguë pour contenir la grande foule. C’est que la rumeur, durant ces quelques derniers jours à Timizert, donnait le maire démissionnaire lors de la tenue de l’assemblée. M. Mehala avance, en outre des “contraintes” et des “pressions” administratives pour expliquer sa décision “irrévocable”. “Je tiens à informer l’assistance que nous travaillons, nous, les élus et P/APC, dans des conditions difficiles et diaboliques à cause des manœuvres de l’administration qui fait tout pour discréditer l’élu aux yeux de la population. Ce n’est pas à mon âge que je vais me baisser devant un quelconque directeur ou autre responsable pour arracher un droit à la commune. Je n’en peux plus, la pression devient terrible”, a-t-il dit avant d’ajouter : “Pour tout vous dire, c’est surtout ces conditions et rapports de travail pénibles qui ont pesé le plus dans ma décision. Sinon, je ne regrette rien d’avoir servi comme je le peux ma commune”. Au passage, M. Mehala a remercié la population locale qui l’a porté en deux reprises consécutives à la tête de la municipalité. En fait, ce militant de première date du FFS, parti qu’il a rejoint en 1963, est à son deuxième mandat de suite comme P/APC de Timizert. Adulé et très respecté dans toute la région, le désormais ex-P/APC de la commune de Timizert estime que son bilan est positif lors de son exercice. “J’estime qu’on pourrait faire mieux !”, dira cependant M. Mehala se préservant tout triomphalisme. Le maire met en exergue dans son exposé, suivi attentivement par l’assistance, ces contraintes sans quoi la commune de Timizert sous sa houlette pourrait aller loin. Il se demande à titre d’exemple comment une municipalité comme Timizert forte de 32 villages et plus de 29 000 habitants bénéficie du même montant financier que celui reçu par des communes moins importantes. M. Mehala n’a pas épargné l’administration de la wilaya de Tizi-Ouzou qui bloque d’ailleurs toujours le budget supplémentaire pour la commune depuis l’an 2008. Pour lui, l’administration, qu’il n’a pas manqué de descendre en flamme, est la source de tous les mots de Timizert et les autres communes. “Dans son entreprise destinée à discréditer les élus et les partis politiques, l’administration lèse toute la population”. “Autant revenir au DEC, peut-être que cela permettra de sortir du gouffre”, dira encore M. Mehala. Il est à noter que la démission de ce dernier prendra effet, a-t-il annoncé, à partir de demain 1er janvier. Une copie de la lettre sera remise au wali par l’entériner dans un délai d’un mois comme stipule la loi dans le code communal.
M. O. B