La mairie d’Aït Aïssa Mimoun occupée par les citoyens

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Une foule de citoyens venue des différents villages de la commune a organisée durant la journée de dimanche une action de protestation, par laquelle le siège de la mairie a été occupé et fermé.

`Les protestataires s’opposent au choix du site devant recevoir la Sûreté urbaine de cette commune. A signaler que ce projet devrait être implanté dans la cour de cette mairie.

Nous nous sommes rendus sur les lieux pour mieux connaître les revendications de ces citoyens. Nous avons constaté que la mairie est fermée et une foule de citoyens s’est rassemblée à l’extérieur: “Soyons clairs, nous sommes pour la sécurité dans notre commune, mais le choix du site devrant accueillir le siège de la Sûreté urbaine est mal fait”, nous a déclaré un protestataire. Un autre d’enchairer : “ Pour réaliser cette structure de police, en plus de ce terrain, l’on a prévu la démolition de la bâtisse de l’ex-siège de mairie et ce dernier et un patrimoine de la Révolution nationale. ”

En effet, l’ex-siège de la mairie était une villa occupée par le capitaine Caverne, responsable de la SAS durant la guerre d’Algérie, au niveau d’Aït Aïssa Mimoun. Selon les citoyens de ce village, beaucoup de personnes ont été torturées sauvagement, d’autres ont péri. Cette bâtisse est d’ailleurs dotée d’un cachot qui, par la suite a été transformé en bâche à eau.

En plus des citoyens anonymes, d’autres organisations ont soutenu les contestataires. L’on compte la coordination ONM de Ouaguenoun et l’association Le Flambeau pour la sauvegarde du patrimoine de la Révolution nationale de Tizi-Ouzou.

Les protestataires, nous ont, par la suite, invité à visiter le lieu : “Regarde cet arbre qu’on vient d’abattre. Il date de l’époque coloniale. Cet arbre témoigne des sévices qu’ont connus les citoyens de notre commune durant la guerre” nous a déclaré un sexagénaire. D’autres évoquent le fait que le site choisi se situe dans un périmètre à forte concentration d’habitants.

Nous avons aussi rencontré Mohamed Abboud, le maire de cette localité : “ Je ne suis pour rien dans cette affaire.

D’ailleurs je ne peux rien faire. A mon arrivée à la tête de l’APC, j’ai trouvé que tout a été ficelé, le choix du site et des entreprises chargées des travaux a été fait,” nous a-t-il déclaré sereinement. En plus de la portée historique de la bâtisse de l’ex-siège de la mairie, d’autres évoquent le fait qu’on a décidé d’autres projets, dans d’autres sites, à l’exemple de celui de la crèche et de la bibliothèque municipale. De l’avis de ces citoyens, Aït Aïssa Mimoun jouit de plusieurs autres sites pouvant accueillir le siège de la Sûreté urbaine.

Enfin, ces citoyens en colère ont déclaré que leur mouvement s’inscrit dans la durée jusqu’à ce que le projet de la Sûreté urbaine soit délocalisé.

Mourad Hammani

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