De la  »tolérance » en Algérie

Partager

C’est le thème qui a été débattu avant-hier, samedi, lors d’une rencontre littéraire avec l’écrivaine Barkahoum Ferhati autour de la présentation de son ouvrage intitulé De la tolérance en Algérie, qui s’est tenue à la bibliothèque nationale d’El Hamma.

Ce phénomène, qui a toujours été considéré comme  » tabou  » dans les sociétés du monde entier et plus particulièrement dans notre société, étant donné que c’est une société musulmane, prend davantage d’ampleur. Sur ce fait, et vu le manque de débat sur ce thème majeur, l’auteur a pris une très grande initiative : divulguer ses dessous.

Ce livre, qui n’est qu’un chapitre de sa thèse de doctorat soutenue en France, met en lumière et permet de connaître tout le processus réglementaire mis en place au fil du temps par l’administration coloniale.

Selon Mme Ferhati, ce fait est considéré comme étant « la partie souterraine de chaque société « . Entre autres, et lors de la présentation de son livre, elle a déclaré que l’idée de cet ouvrage a commencé depuis qu’elle était directrice du musée Etienne -Dinet de Bou-Saâda. « Dans les différents tableaux qui étaient accrochés aux murs du musée, j’ai constaté qu’il y avait une forte présence de femmes, alors que dans le temps de la création de ces tableaux c’était l’époque de ce qu’on appelait  » el hachema, enif… « , donc j’ai su qu’il y avait un secret derrière cela, et c’est ainsi que j’ai décidé de mener des recherches là-dessus », a-t-elle annoncé.

Selon la lecture de Abderrahmane Zakad, ce livre montre les conditions dans lesquelles l’administration coloniale avait mis en place une réglementation pour gérer ce problème dont on ne connaît pas encore la dimension au moment du débarquement de 1830.

À travers cet ouvrage, l’auteur permet de connaître tout le processus réglementaire mis en place au fil du temps par l’administration coloniale. En outre, et après avoir sorti les différents points de vue sur la prostitution, l’écrivaine traite du règlement du fait public à l’époque coloniale pour détailler ensuite le contenu de ce règlement depuis 1830 pour enfin aborder les enjeux et affrontements autour de la loi Marthe Richard (1946-1962). Ce chapitre de la thèse du doctorat de Mme Ferhati fait apparaître le côté peu connu de la société de l’époque à travers ses mœurs, mais ce qu’il faut retenir c’est que cet ouvrage s’est limité à rapporter les faits de la prostitution, lesquels étaient circonscrits aux régions des Ouled Naïl, de Biskra ou d’Alger et Boussaâda, sans avoir généralisé la situation dans les autres régions d’Algérie, tandis qu’il y avait des régions kabyles qui avaient notamment connu ce phénomène. Ce livre, qui est sorti aux éditions El Othmania d’Alger, se vend à un prix abordable : 400 DA.

Kafia Aït Allouache

Partager