Les protestataires s’opposent aux choix du site devant recevoir la sûreté urbaine de cette commune. A signaler que ce projet devrait être implanté dans la cours de cette mairie.
Nous nous sommes rendus sur les lieux pour mieux connaître les revendications de ces citoyens. Nous avons constaté que la mairie est fermé, et une foule de citoyens s’est rassemblée à l’extérieur. “Soyons clairs, nous sommes pour la sécurité dans notre commune, mais le choix du site devant accueillir le siège de la sûreté urbaine est mal fait”, nous a déclaré un protestataire.
A un autre d’enchaîner : “Pour réaliser cette structure de police, en plus de ce terrain, on a prévu la démolition de la bâtisse de l’ex-siège de marie et ce dernier est un patrimoine de la Révolution nationale”.
En effet, l’ex-siège de la mairie est une villa qui a été occupée par le capitaine caverne, responsable de la SAS durant la guerre d’Algérie au niveau d’Aït Aïssa Mimoun. Selon les citoyens de ce village, beaucoup de personnes ont été torturé sauvagement, d’autres ont péri. Cette bâtisse est d’ailleurs dotée d’un cachot qui a été transformé par la suite en bâche à eau. En plus des citoyens anonymes, d’autres organisations ont soutenu les contestataires. On compte la coordination ONM de Ouaguenoun et l’association le flambeau pour la sauvegarde du patrimoine de la Révolution nationale de Tizi Ouzou. Les protestataires nous ont par la suite invité à visiter les lieux : “Regarde cet arbre qu’on vient d’abattre ! Il date de l’époque coloniale. Cet arbre témoigne des sévices qu’on connus les citoyens de notre commune durant la guerre”, nous a déclaré un sexagénaire. D’autres évoquent le fait que le site choisi se situe dans un périmètre à forte concentration d’habitants. Nous avons aussi rencontré Mohamed Abboud, le maire de cette localité. “Je n’y suis pour rien dans cette affaire. A mon arrivée à la tête de l’APC, j’ai trouvé que tout est ficelé : le choix du site avait déjà été décidé, des travaux avaient été faits”, nous a-t-il déclaré sereinement.
En plus de la portée historique de la bâtisse de l’ex-siège de mairie, d’autres évoquent le fait qu’on a décidé d’autres projets, dans d’autres sites, à l’exemple de celui de la crèche et de la bibliothèque municipale. De l’avis de ces citoyens, Aït Aïssa Mimoun jouit de plusieurs autres sites pouvant accueillir le siège de la sûreté urbaine. Enfin, ces citoyens en colère ont déclaré que leur mouvement s’inscrit dans la durée jusqu’à ce que le projet de la sûreté urbaine soit délocalisé.
Mourad Hammani
