Cette faille est bien visible sur la carte satellitaire de M. Hassissène Mourad enseignant-chercheur à l’université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, comme sont visibles d’innombrables failles posées sur la carte telles des lignes sur la chaîne du massif du Djurdjura et des monts des Babors. Un essaim de déchirures est situé vers l’est de Béni Maouche qui est probablement à l’origine du séisme qui a ébranlé cette région et qui a fait des centaines de familles sans abris. D’autres sont tracées sur les monts d’Aït M’Likeuch et qui sont probablement issues du grave tremblement de terre qui a secoué cette région, il y a de cela des centaines d’années. Ces traces sont encore visibles en des reliefs en raidillons très accidentés et de sources d’eau qui sortent de nulle part. La wilaya de Béjaïa renferme un port pétrolier, véritable bombe au cœur de la ville, et des barrages d’eau, une réelle menace en cas de rupture et comme ceinturée de failles, elle n’est guère sans risques d’aléas sismiques. Leur surveillance est d’autant plus indispensable car le suivi de leurs activités est le meilleur moyen d’orienter la politique quant à l’émergence de nouvelles constructions afin d’optimiser la sécurité du citoyen.Le Centre de Recherches en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (CRAAG) est le seul et unique établissement, dont le rôle est de détecter et de mesurer l’activité sismique sur tout le territoire national. Il est situé sur les hauteurs de la capitale, à Bouzaréah, et est sous l’égide, nous informe-t-on, du ministère de l’Intérieur au lieu qu’il soit sous celui de la Recherche scientifique puisque en fait il est un organe de compréhension et d’orientation des études dans ce domaine combien rare. Alger possède la principale station, cependant trois stations régionales ont été installées à Tlemcen, Constantine et Oran, si on se fie à la lettre n° 4 dudit centre.Lors d’une secousse tellurique un centre de surveillance sismique reçoit les ondes et les enregistre et selon des calculsbien précis, détecte le foyer du séisme et oriente ipso facto les autorités, les collectivités locales et les secours notamment. Tous les sismographes sont aux aguets et inscrivent sur les sismogrammes toute vibration détectée. Ceci dit qu’un centre de ce genre doit être installé dans un endroit où le risque de perturbations par le trafic routier ou unités industrielles est nul. Il est également “désarçonné” lorsqu’un foyer sismique est très proche, moins de cent kilomètres estiment les scientifiques, car les ondes sismiques de même que pour tous les autres types d’ondes, physiquement parlant, lors de leurs propagations à travers les couches hétérogènes de l’écorce terrestre sont en partie réfléchies, d’autres rétractées et d’autres encore diffractées en des essaims d’ondes que l’appareil n’arrive pas à traduire convenablement en un langage compréhensible, par conséquent situer le plus point le proche du séisme et déterminer son amplitude deviennent un véritable casse-tête. Rappelez-vous les trois amplitudes différentes que le CRAAG a communiquée lors du séisme de Boumerdès, une ville à la périphérie d’Alger, alors que pour les séismes beaucoup plus loins tels ceux de Béni Maouche (10/11/2001), de Mascara (18/08/1994) ou encore d’El Asnam (10/10/1980) pour ne citer que ceux-là, un seul chiffre a été communiqué. Cependant le centre de surveillance des séismes de Strasbourg (France) n’a donné qu’une seule amplitude qui est de 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter.Les sismographes du CRAAG ont dû être surchargés par les différentes ondes et leurs échos.Revenons à notre ville de Béjaïa. Comme les archives se font rares voire inaccessibles nous laisserons le soin à M. Hassissène Mourad, géologue de terrain, de nous confier d’amples explications sur la sismicité de la ville de Béjaïa et de environs dans cette interview.
H. C.
