Mazigh, le semeur de l’espoir

Partager

Jeune, chétif, avec une silhouette et une gestuelle qui renseigne bien sur sa sensibilité d’artiste, Mazigh vient annoncer la sortie prochaine de son premier album où il compte transmettre son message d’espoir à une jeunesse blasée et éprouvée en ces temps qui courent. Durant l’entretien que nous avons eu avec lui, ce jeune issu d’une famille modeste d’Ahl El Kseur (Bouira), ne nous a pas caché son enthousiasme et sa vivacité qui demeurent, visiblement son seul avantage, dans un environnement où la culture est souvent assimilée au parent pauvre et où le prêt-à-porter et le spécial fête semble prédominer à quelques exceptions près. Son style à lui s’inspire du folklore kabyle, où l’on retrouve les différentes notes jouées et la vocale tendre de l’artiste, des airs de grands artistes ayant marqué leur temps, à l’instar des grands Slimane Azem, Farid Ferragui, Ait Menguellet et autres rossignols de la chanson kabyle. Dans ce nouvel album dans lequel l’artiste ne cache pas le fait d’avoir éprouvé des difficultés pour en dénicher un éditeur prêt à prendre en charge son produit, tout semble être mélangé avec autant d’harmonie et de beauté que ce soit sur le plan musical que thématique où plusieurs sujets tirés de la réalité vécue sont abordés avec finesse.

 » Dieu merci !  » nous dira Mazigh, quand il annonça que des gens non attirés par le seul gain lui ont prêté assistance pour l’aider à concrétiser son projet. Il trouva donc à ses cotés, Kamamouche, lequel lui a donné de précieux conseils et l’a accompagné durant toute la période de préparation de son produit.

Cependant, et sur le plan production, il trouvera en la personne de Rezig Mohand un soutien indéfectible qui lui prêta toute l’assistance nécessaire tout en acceptant de lui publier son produit via sa les éditions Amazigh dirigées par son fils.

Quant au produit lui-même, il est intitulé S-ussirem (Avec espoir) et renferme six titres qui surfent merveilleusement sur différents thèmes relatifs à l’amour, la misère, la situation du pays mais surtout le vécu des jeunes Algériens acculés à la harga, le chômage et le suicide comme ultime moyen de fuir un environnement de plus en plus austère.

Les six titres sont : S- ussirem (avec espoir), Adhou n’tayri (le vent de l’amour), D uliw (C’est mon cœur), Tamurt (Le pays), Dunitiw (Ma vie), Am w’id yekkren (Comme celui qui s’est réveillé). Les melodies ne manquent pas d’être en harmonie avec le verbe de l’auteur qui dira dans sa chanson Tamurt :

Di lqarn wahed ouâacrin Au 21 ème siècle

Mazal berrikit lesnin Les ans demeurent noircis

W’inudan cwal yufat Celui qui cherche le mal le trouve

Ileqm-it yu_al _ef sin Et il en fera le double

Yefka-d lehsed ttismin Celui-là engendre le rejet de l’autre

D’ac akka ara naf ar zdat Que trouvera-t-on à l’avenir

Zik meqqar hennant tudrin Jadis au moins les villages sont calmes

Nettef di lherma neqqim Nous étions attaché à l’honneur

Tura neffe_-itent i snat A présent, on a tout perdu

Des vers significatifs qui interpellent les consciences, cela même qui fera que ce produit est attendu. Souhaitons la bienvenue à ce nouvel artiste qui visiblement, promet beaucoup pour la chanson kabyle en perpétuelle mutation.

Juba D.

Partager