3 000 enfants sont abandonnés chaque année

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Le phénomène de l’abandon des nouveau-nés a pris ces dernières années des proportions alarmantes et un virage dangereux au sein la société algérienne.

Les multiples raisons qui poussent ces personnes à abandonner leurs progénitures sont à la fois multiples et complexes tant le sujet demeure tabou chez nous ou les pouvoirs publics n’ont pas encore pris le phénomène en considération avec le peu de structures existantes qui prennent en charge les enfants abondonnés. Pour le président de la forem il déplore “l’absence de politique de communication et de prévention ainsi que de placements de ces enfants dans des familles d’accueil en vue de les adopter plus tard », les raisons d’u tel acte sont multiples et en premier lieu vient les mères célibataires qui abandonnent souvent leurs bébés de peur de déshonorer la famille et d’éviter un drame social certain.

Ces mères célibataires sont victimes soit de viol, d’inceste ou bien d’une erreur de jeunesse irréfléchie au sein d’une société qui ne pardonne pas pour ce genre d’actes ainsi elles se retrouvent livrées à elles-mêmes et n’ont d’autre choix que de l’abandonner que ce soit dans les maternités ou bien dans la rue souvent à côté des mosquées comme le signale la responsable du bureau d’Alger de l’unicef, Mme Doria mérabtine « les bébés qui sont retrouvés dans la rue ou abandonnés dans les maternités sont le fait de mères célibataires qui n’ont pas d’autre choix, de peur d’être tuées par leur entourage c’est ce qu’on appelle des crimes d’honneur et celles qui décident de le garder se retrouvent dans la rue », elle ajoute plus loin « les autorités sont responsable devant cette situation pour assurer une protection à ces enfants.»

La misère sociale est aussi l’une des raisons qui pousse les parents à abandonner leurs enfants comme le témoigne ce père de famille rencontré dans un commissariat à Alger, le responsable de police nous confie « ce père a abandonné sa petite fille et a ensuite regretté son geste en nous expliquant que c’était la cinquième et qu’il ne pouvait pas subvenir à ses besoins », ce témoignage nous renseigne bien sur la réalité de la situation aux conséquences dramatiques. L’association algérienne Enfance et familles d’accueil bénévoles tire la sonnette d’alarme et pour le responsable « la sauvegarde de ces enfants privés de famille et d’affection sont pris en charge dans le cadre de la kafala et ces enfants ne bénéficient pas d’intérêt de la part des pouvoirs publics car il existe un nombre assez important de dossiers à prendre en charge par les autorités », la kafala a vu le jour le 20 novembre 1989 et ce, après ratification par l’Algérie de la convention internationale sur les droits des enfants adoptés, mais l’association fait face à un manque criant de structures et de moyens et elle est financée par des dons et d’après un responsable au ministère de la Solidarité nationale pas moins de 15 000 enfants ont été pris en charge depuis 1989 par les différentes institutions existantes et ce, sur tout le territoire national mais les personnes qui adoptent ces enfants font face à de grands problèmes administratifs comme nous le confie cette maman: « J’appréhende la rentrée scolaire car les autorités refusent de l’inscrire sur le livret de famille » ajouté à celà les pénuries que vivent les pouponnières face à un manque de lait sans gluten nécessaire pour les enfants souffrant de malnutrition.

Le phénomène de l’abandon des enfants interpelle les autorités pour s’occuper d’un tel problème aux conséquences dramatiques dans une Algérie peu tolérante alors tout reste à faire pour prévenir en organisant des campagnes de sensibilisation afin d’informer les gens et de sensibiliser les consciences.

Linda Louifi

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