Les raisons d’une débâcle

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Une saignée aggravée et une descente aux enfers plus que consommée par tout le sport, toutes disciplines confondues.Si toute sa déliquescence se résume pour certains aux «moyens» et à un degré moindre aux «hommes» du secteur, d’autres effets viennent pourtant s’y greffer et gêner sa relance sur tous les plans. Car aussi bien les changements devenus monnaie courante effectués à l’issue de chaque débâcle, où des sommes colossales injectées à l’orée de chaque compétition n’apportent pas les résultats escomptés.Nous ne nous arrêterons pas aux quelques individualités, ou aux quelques disciplines qui continuent à dominer le continent africain à l’image du judo, du hand… car dans l’ensemble, c’est une véritable régression qui s’opère et à laquelle on assiste pour l’heure, il est devenu tout à fait normal qu’on ne parvienne plus à rivaliser aux niveaux mondial, olympique mediterrannéen, africain… voire même arabe !?Quel paradoxe, alors qu’on était à l’avant-garde et ce dans la majorité des disciplines, alors, on se voit ainsi à faire de la figuration qu’on ne pratiques que depuis peu… Mais pourquoi donc ce revirement alors que nous en sommes les doyens !?Notre première faille réside au niveau des techniques, il ne faut pas être technicien pour s’en rendre compte et constater nos failles sur ce plan. Nos athlètes ont un niveau technique très faible et ne parviennent pas à s’adapter aux nouvelles tactiques de l’heure et aux schémas très disciplinés de nos adversaires quels qu’ils soient qui ont beaucoup évolué, c’est pourquoi nous avons stagné sur ce volet.Physiquement notre athlète ne résiste pas également faute d’une mauvaise gestion de son timing. Il se dépense anarchiquement pour sombrer dans une fatigue prématurée qui ne lui permet pas d’assurer une partie à un même rythme. La préparation n’est pas assurée de manière efficace, certes beaucoup de stages et regroupements sont assurés, mais souvent, ils ne sont pas adaptés à la compétition.Les infrastructures sont également le point nodal qui concourent à de mauvaises préparations, à ce propos, nos athlètes et clubs ne disposent pas encore de leurs propres infrastructures qui leur font défauts, et pour cela, il est devenu courant que cette préparation soit dispensée à l’étranger. Qu’importe le lieu et les résultats qu’elle peut induire… dès lors qu’il procure une sortie pour l’athlète et, bien entendu, la délégation accompagnatrice. A quoi servent ces stages sporadiques, sinon à grever un budget déjà bien limité. Par ailleurs, on parle avec insistance de certains centres de regroupements des équipes nationales, mais dont la réalisation tarde à voir le jour, à l’image de celui de Bgayet pour le volley-ball, qui, à l’issue de plusieurs années de tractations, reste un projet fantôme ! ?Les moyens des clubs sont à la limite du dérisoire et ne parviennent pas à couvrir leurs besoins, ni à répondre de leurs politiques qu’elles soient de formation, ou d’élite pour y disputer des challenges continentaux. Certains sont tout simplement SDF, et émargent encore… et encore au budget de l’Etat en dépit de leurs statut professionnel.Moyens qui favorisent certaines disciplines considérées comme budgétivores, au détriment de bien d’autres qui s’éteignent progressivement ou sont réduites à leur plus simple expression.Une situation qui en fait, n’en profite à aucune discipline, car si pour les premières citées qui émargent au plus fort quota, cela représente peu pour elles, pour les suivantes, l’apport de l’Etat est insignifiant.Si on évoque les moyens de récupération et autres soins, nutritions… L’aspect demeure des plus négligés, car hormis quelques grands clubs de l’élite qui disposent de douches, de médecins, kiné et se nourrissent de façon équilibrée, pour tous les autres, jouer dans une voûte avec les conditions climatiques du moment sans douche, ni médecin et avec pour moyen de restauration un sandwich frites-omelette est une constante dans la vie du club.Face à ce constat des plus accablants, les mesures à adopter pour redresser le secteur sont davantage connues par les techniciens, et qui doivent être mises en œuvre en urgence pour espérer à mieux et dans les délais qu’il faut. Il ne faut pas se presser pour reconstruire tout le parc sportif actuel et le rendre performant, et là jouer le rôle qu’on attend de lui et ce, à tous les niveaux.Construire de nouvelles salles, remettre en service les salles et stades actuellement défectueux notamment au niveau des sanitaires, vestiaires, salles de soins.Mise en place des écoles sportives et entre-autres adapter des programmes scolaires au lycée sportif.Parvenir à faire toute la différence entre investir dans le sport ou dépendre pour ce même sport, car des sommes faramineux qui sont injectées pour l’heure, n’apportent pas les résultats escomptés et doivent être investies utilement.Par ailleurs, le sponsor absent actuellement ou seulement localisé en certaines disciplines et certains clubs, doit s’impliquer dans les quarante autres disciplines qui font naufrage…En somme, c’est tout l’environnement du sport qu’il y a lieu de revoir, rebâtir de fond en comble sur le long terme pour prétendre à échéance de disposer d’une élite qui soit en mesure de se distinguer dans le concert des nations. Il faut des mesures courageuses, et rendre le sport aux siens. Assurer sa reforme globale est un impératif, y injecter plus de cœur, de hargne quitte à réduire ses finances qui, pour l’heure, est de sa débâcle.

M. Oulhadj

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