Des citoyens de la Nouvelle-Ville bloquent les routes

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Cette action qui a causé des désagréments incommensurables aux automobilistes, notamment les poids lourds et transporteurs en communs qui n’ont que cette rue à emprunter pour desservir la gare routière à plusieurs localités de la wilaya, s’est localisée au niveau du carrefour dit «Le fleuriste» en face de l’université Mouloud Mammeri.

Ainsi, en plus de la rue des Frères Belhadj, les protestataires ont obstrué à l’aide des barricades de fortune les rues des frères Mankour, la rue des Frères Touabi et celle des Frères Ouchène qui donne sur la maison d’arrêt de la ville.

D’immenses bouchons de voitures furent observés durant toute la journée suite à cette action, notamment durant les heures de pointe. Une situation qui s’est greffée à celle de la très complexe carte de circulation au sein de la ville des Genêts. Les automobilistes, eux, étaient partagé entre le sentiment de compréhension et dépit de se voir bloqué pendant de longues minutes sur la chaussée.

Sur les lieux de la protestation, des policiers sont restés parqués dans leurs véhicules à scruter le mouvement sans broncher. Peut être ont-ils reçu la consigne de ne pas intervenir. Les protestataires, constitués essentiellement de jeunes du quartier des 600 Logements, se sont constitués en une immense grappe autour d’une table posée à même le milieu de la chaussée sur la rue des Frères Mankour. Une immense carte topographique de toute la zhun sud où est implantée leur cité y est étalée.

Aux origines de l’exacerbation de leur courroux, la délivrance de nouveaux actes de propriétés au profit de 24 coopératives immobilières autorisées, selon leurs dires, à construire leurs immeubles à même les rares espaces verts et aires de jeux qui restent dan l’enceinte de leur cité. « Cela fait 4 ans que nous avons pris le relais de nos aînés dans le but d’arrêter le bradage des parcelles de terrain d’espaces verts et d’aires de jeux dans notre cité, sans que l’administration ne bronche. Pirs, elle vient de livrer 24 actes de propriétés à des gens qui vont construire encore des building là où nous devons nous reposer et là où doivent jouer nos jeunes frères », a tenu à nous expliquer un jeune du quartier qui paraît être le chef de fil de la protestation. Le jeune contestataire considère que la décision de fermer les routes est intervenue après l’épuisement de toutes les voies légales de doléances.

« Vous savez ! Notre seul allié dans notre combat contre les voleurs des espaces verts est la chef de daïra qui a bloqué tous les dossiers inhérents à ce genre de pratique. Hélas, à elle seule la tâche est ardue car il subsiste des charognards au sein de l’agence foncière qui profite de l’absence de la chef de daïra pour faire passer les dossiers. Donc, puisque c’est ainsi que va notre administration, nous ne bougerons pas d’un pouce d’ici jusqu’à la venue du wali qui doit impérativement annuler toutes les décision de construction sur des espaces verts de notre cité », fulmine encore le jeune homme.

Les protestataires, forts d’appuis législatifs qu’ils détiennent entre les mains, accusent vertement l’agence foncière et l’ensemble des maires qui se sont succédé à la mairie de Tizi-Ouzou depuis que le parti unique gère les affaires de la cité jusqu’au dernier maire élu en 2005. L’actuel semble, lui, épargné par la furie des protestataires car, disent-ils, il vient d’entamer sa mandature. D’ailleurs, à en croire leurs dires, M. Belhadj, l’actuel édile communal, leur a témoigné son soutien dans leurs actions en vue de protéger leurs espaces verts et aires de loisirs.

Ce qui semble donner justesse à leur mouvement, l’arrêté de l’ancien wali de Tizi-Ouzou, Mohammed Nadir Hamimid, portant protection des dépendances de la cité des 600 Logements. Le document exécutif signé par l’ancien wali en date du 5 mai 1998 portant le n° 167/DUC/95, stipule dans son article deuxième « sont déclarés non constructibles les dépendances de la cité des 600 logements sise à la zhun sud (Nouvelle-Ville) de Tizi-Ouzou qui sont aménagées en espace verts et équipées d’aires de jeux. » N’empêche, attestent les contestataires que plusieurs coopératives se sont installées sur ces mêmes espaces et d’autres au nombre de 24 viennent de bénéficier d’actes de propriétés. Cela en violation des termes dudit arrêté et d’autres documents législatifs et exécutifs, soulignent-t-ils. Le même arrêté stipule, en effet, dans son article troisième « le non-respect des dispositions contenues dans le présent arrêté entraînera des sanctions prévues par la législation en vigueur. »

M. A.T.

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