Terreur à Tizi-Rached

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C’était une véritable nuit de terreur que celle qui a secoué, samedi dernier, la tranquillité de la paisible ville de Tizi-Rached. Une vingtaine de terroristes, lourdement armés, ont investi la localité, peu avant minuit, et l’ont transformée en champ de bataille sous le regard d’une population terrorisée et surtout livrée à elle-même. Au total, ce seront pas moins de cinq bombes qui exploseront en plein centre-ville. Les cibles des terroristes étaient très précises : le siège de la BADR et le bureau de poste de la ville.

Lors de cette descente, un policier en civil a été tué. Il tentait de traverser la ville pour alerter les services de sécurité.

Le cauchemar de Tizi-Rached commença à 23h45 lorsqu’une vingtaine d’éléments armés se sont introduits au centre-ville ( ou ce qui semble l’être) pour y exécuter la première phase de leur “opération”.

Selon les informations en notre possession, les terroristes ont atterri sur les lieux à bord de trois véhicules, dont une peugot 505 et une Citroën C15. Des véhicules qui auraient été volés quelques heures auparavant sur la route menant vers Aït Oumalou, tout près du village Tanouart.

Après avoir occupé les principales artères de Tizi-Rached, les terroristes ont fait exploser une forte charge de TNT au siège de la BADR, fermée depuis les évènements qui ont secoué la région en 2001. L’objectif premier des assaillants était vraisemblablement de mettre la main sur un supposé butin, puisque des rumeurs très insistantes dans la région font état de la réouverture imminente de ladite agence.

“ Une réouverture dont on dit qu’elle devrait être effectuée dans les tout prochains jours…”, nous confirme un citoyen. Mais l’entreprise des terroristes s’est avérée à la fois vaine et infructueuse puisque les coffres de la banque étaient “désespérément” vides.

De là, les assaillants se sont dirigés vers la poste en vue d’y rééditer le même procédé. Selon des témoins oculaires, les terroristes se déplaçaient avec une tranquillité déconcertante. “Leurs mouvements reflétaient une assurance presque irréelle. A cette heure-là, les rues étaient très éclairées et ça m’a permis de suivre leurs mouvements. Ils étaient partout et ont occupé tous les coins stratégiques de la ville, mais ce qui est encore plus frappant, c’est qu’ils ont pris tout leur temps pour se mouvoir entre les rues et faire exploser leurs bombes….”, nous raconte, dépité, un citoyen qui a assisté au cauchemar.

Un témoignage aussi précis fait forcément référence à un procédé identique que les terroristes ont utilisé quand ils ont investi la ville de Yakourène, il y a moins d’une année, pour s’attaquer à la brigade locale de gendarmerie. De fait donc, les assaillants feront usage de quatre engins explosifs pour défoncer l’accès à la poste et les coffres forts qui s’y trouvaient. Là aussi, leur “bruyant” et spectaculaire hold-up ne s’est guère soldé par un résultat probant puisqu’ils ne prendront possession que d’une dérisoire somme d’argent ( environs 3 millions de centimes selon nos sources). Néanmoins, et au moment où les bombes explosaient une à une, un policier habitant non loin de là, a quitté son domicile situé à l’ex-brigade de gendarmerie pour tenter d’alerter ses collègues. Sur le chemin, il sera intercepté par quatre terroristes qui assuraient la surveillance du petit carrefour jouxtant la mosquée. Le malheureux policier sera arrêté et fouillé. Il aura suffit que ses assaillants découvrent un pistolet sur lui pour qu’ils l’exécutent sur le champ…. Le défunt était originaire de Bouzeguéne. Il était marié et âgé de 45 ans. La terreur terroriste allait se deverser ainsi sur Tizi-Rached jusqu’à 00h45. Les assaillants ont ainsi mis près d’une heure pour exécuter leur mission. Une heure très longue pour une population terrorisée et esseulée devant un commando terroriste prêt à tout et qui se faufilait entre les maisons comme bon lui semblait. Finalement, les terroristes ont décidé de se replier par une petite route contournant la ville. Une route qu’ils ont empruntée depuis le dispensaire de la commune pour pouvoir échouer au village de “Bousshal”, avant de prendre la Route nationale. Il était presque 01h00. Les forces de sécurité n’ont atteint Tizi-Rached qu’à 01h55…

Ahmed B

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